par Nicolas Falez
Article publié le 09/01/2009 Dernière mise à jour le 10/01/2009 à 08:29 TU
De jeunes palestiniens lancent des pierres contre des soldats israéliens, lors d'une manifestation contre l'offensive israélienne sur Gaza, à Hébron, en Cisjordanie, le 9 janvier 2009.
(Photo : Reuters)
Elle porte le numéro 1860 et a été votée dans la nuit de jeudi à vendredi à New York, au siège de l’Organisation des Nations unies. Cette résolution, consacrée à l’offensive israélienne à Gaza et à ses conséquences, souligne « l’urgence » d’un cessez-le-feu « immédiat, durable et pleinement respecté ». Le texte appelle à la fourniture « sans obstruction » de l’aide humanitaire et il condamne « toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme ». Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité salue l’initiative de sortie de crise présentée par l’Egypte et encourage tous les efforts en vue d’une réconciliation inter-palestinienne…
Sur les 15 pays membres du Conseil de sécurité, 14 ont voté la résolution, après d’intenses tractations. Le texte de compromis a permis d’éviter un veto des Etats-Unis, proches alliés d’Israël. Washington a donc choisi l’abstention, pour ménager à la fois son soutien aux efforts en vue d’un cessez-le-feu et sa relation avec l’Etat hébreu. « Je suis soulagé et encouragé » par ce vote a déclaré le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon à l’issue de la session du Conseil de sécurité.
Rejets du Hamas et d’Israël
Espoir de courte durée, puisque le Hamas n’a pas tardé à rejeter cette résolution. « Elle ne sert pas nos intérêts ni ceux du peuple palestinien », a affirmé l’un des responsables du mouvement islamiste palestinien. Avant même le vote à l’ONU, le chef du Hamas au Liban, Oussama Hamdane, avait annoncé sur l’antenne de RFI que son mouvement ne considèrerait pas comme valable « toute proposition qui ne pose pas comme condition de base l’arrêt de l’agression israélienne, le retrait des forces israéliennes et la levée du blocus ».
La réaction israélienne a pris la forme d’un communiqué du Premier ministre Ehud Olmert : « Israël n’a jamais accepté qu’une influence extérieure décide de son droit à défendre ses citoyens. L’armée continuera à opérer pour défendre les citoyens d’Israël ». De fait, les bombardements et combats se sont poursuivis dans les heures qui ont suivi le vote de la résolution. L’Etat hébreu évoque en outre la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes en direction de son territoire pour affirmer que la résolution onusienne est inapplicable sur le terrain.
« C'est un revirement inexpliqué de Washington qui a permis ce vote. »
« Les gens attendent du Conseil de sécurité qu'il mette un terme aux combats. Je suis soulagé... Votre décision est un signe de la volonté internationale qui doit être pleinement respectée...»
Auteur de Fin de partie à l’ONU, publié aux éditions Jean-Claude Lattès
« Pour le Proche-Orient, on souligne souvent l’impuissance des textes onusiens, comme d’ailleurs dans d’autres régions du monde. Mais il faut rappeler que l’Onu est une enceinte diplomatique, un lieu où s’exercent les rapports de forces, notamment au Conseil de sécurité. »
Ancien ambassadeur
« Je pense que c'était une erreur d'avoir boycotté le gouvernement du Hamas après son élection en 2006 et de s'être refusé tout contact en s'enfermant dans un dogme. »
Ancien diplomate, Yves Aubin de la Messuzière a rencontré ces derniers mois tous les dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza et il pense qu'Israël doit discuter avec le mouvement islamiste palestinien. Il estime que le dialogue aurait dû commencer pendant la période de trêve qui a tenu entre le Hamas et Israël.
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09/01/2009 à 15:56 TU