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Soudan/Justice internationale

Les autorités menaçantes

par  RFI

Article publié le 13/01/2009 Dernière mise à jour le 13/01/2009 à 21:50 TU

La tension monte au Soudan à l'approche de la décision des juges de la Cour pénale internationale à propos d'éventuelles poursuites contre le président Omar el-Béchir. Les trois juges doivent se prononcer avant la fin du mois à propos de ces poursuites réclamées par le procureur de la CPI qui accuse le président Béchir de génocide et de crimes de guerre au Darfour. Lundi, le patron des services secrets a averti que des ressortissants étrangers pourraient être pris pour cible par des extrémistes si le président était inculpé par la CPI.

Le président soudanais, Omar el-Béchir, en juin 2007.(Photo : AFP)

Le président soudanais, Omar el-Béchir, en juin 2007.
(Photo : AFP)

Salah Gosh, le chef des services secrets soudanais est un homme discret et peu bavard. Aussi lorsqu'il prend la parole, c'est le signe que l'appareil sécuritaire soudanais est inquiet. Ce qu'il dit a donc valeur d'alerte pour les chancelleries occidentales.

Selon Salah Gosh, une inculpation d'Omar el Béchir risquerait d'entraîner des représailles de la part de groupes radicaux contre les Occidentaux vivant au Soudan. Faut-il y voir une menace voilée ? Salah Gosh s'en défend par avance en expliquant dans la même phrase que ses services travaillent à éviter le pire.

Reste que la perspective de voir avant la fin du mois les juges de la CPI inculper le numéro un soudanais provoque un certain énervement dans les cercles dirigeants. L'un des leaders de l'opposition, Hassan al Tourabi, a mis en garde contre le risque d'un affaiblissement du pouvoir central soudanais suite à une possible inculpation. Selon lui, la situation pourrait devenir pire qu'en Somalie, même s'il ajoute qu'Omar el-Béchir est politiquement coupable des crimes commis au Darfour.

Cette agitation dans les cercles dirigeants soudanais tient au fait que le dialogue amorcé entre Londres et Paris d'un côté, et Khartoum de l'autre, semble dans l'impasse. Français et Anglais avait émis l'idée qu'ils pourraient plaider pour une suspension des poursuites à condition que les Soudanais fassent des gestes concrets sur le dossier du Darfour. Mais depuis, rien n'a bougé.