Article publié le 17/01/2009 Dernière mise à jour le 17/01/2009 à 12:39 TU
A New York, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une nouvelle résolution dans la nuit de vendredi à samedi. Elle exige un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza menant au retrait total des forces israéliennes. Trois semaines après le lancement de l’opération militaire de l’armée israélienne dans la Bande de Gaza, les combats ont baissé d’intensité ce vendredi, faisant malgré tout 55 morts.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
C’est ce soir, à l’issue du Shabat, que le cabinet de sécurité israélien va se réunir pour examiner, et peut-être adopter un nouveau projet : un cessez-le-feu israélien unilatéral. Les troupes israéliennes resteront en place jusqu’à nouvel ordre à Gaza.
Pendant ce temps, Israël va guetter la réaction du Hamas et voir si les militants de cette organisation respectent de leur côté un arrêt des tirs de roquettes.
C’est le résultat direct des contacts israélo-égyptiens de ces dernières 24 heures. Cette trêve serait unilatérale, car deux éléments-clef du plan proposé par l’Egypte ont été rejetés par les Israéliens.
Israël a fait savoir qu’il s’opposait à tout cessez-le-feu assorti d’une limite de temps et exige la présence de forces de l’Autorité palestinienne au point de passage de Rafah avec l’Egypte.
Mais les Israéliens mettent en garde dès à présent : si le Hamas poursuit ses tirs, Tsahal entrera immédiatement en action. Hier, la chef de la diplomatie israélienne, Tzipi Livni, en visite à Washington, a conclu un accord bilatéral avec les Américains pour lutter contre les filières clandestines d’importation d’armes en amont de la frontière avec Gaza. Selon cet accord, les Américains pourraient mettre en place un contrôle maritime en Méditerranée.
« Les sifflements et le bruit sourd des avions ont rendu la nuit interminable. Pourtant la première prière au lever du soleil arrive. Ce n’est pas un appel à la prière mélodieux, c’est plutôt un cri, un défi aux avions et aux missiles qui ne cessent de harceler les habitants, qui les empêchent de trouver le sommeil, qui les épuisent à petit feu. »
« Dès les premiers jours de la guerre, les hauts responsables du Hamas de la ville de Rafah ont disparu. « Ils se cachent », explique un partisan d'une faction rivale, alors que les appareils israéliens ne cessent de survoler la ville... ».
A Rafah, la population vit la peur au ventre |
Avec notre envoyée spéciale à Rafah, Catherine Monnet Des ombres se reflètent sur un amoncellement de gravas. Des enfants jouent autour d’un braséro que leur père a allumé dans la rue. C’est leur seule façon de se chauffer et de s’éclairer depuis qu’un bombardement a complètement détruit une rotonde en béton située à une centaine de mètres de là, et en même temps, sérieusement endommagé leur maison. Dans un autre quartier de Rafah, un pharmacien, aussi blême que la lumière tremblante du néon qui éclaire son échoppe dévastée explique que l’autre soir, il y a au un premier missile, comme un avertissement, et puis trois d’un coup qui ont complètement détruit la mosquée d’en face. « L’armée israélienne dit que le lieu abritait des armes », expliquent des habitants sans trop y croire. Le centre de Rafah n’est pas épargné par les bombardements, qui visent de façon intensive les tunnels de contrebande qui relient l’Egypte et la bande Gaza, située à environ un kilomètre. Pour l’instant, quatorze mille personnes ont fui cette zone, et de nouveaux tracts lancés jeudi par l’armée israélienne ont averti jeudi la population qu’elle devait la quitter pour sa sécurité. |
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