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12e Sommet de l’Union africaine

Le rideau tombe, les divisions demeurent

Article publié le 04/02/2009 Dernière mise à jour le 04/02/2009 à 15:38 TU

Après une nuit de débats houleux sur le projet de « gouvernement de l'Union » et d'« Etats-Unis d'Afrique » voulu par le colonel Kadhafi mais rejeté par nombre de dirigeants du continent, la cérémonie de clôture du 12ème sommet de l'UA a eu lieu ce mercredi à Addis-Abeba. La réunion s'est achevée péniblement avec une journée de retard, sur fond de tensions entre chefs d'Etat quant à l'élection, lundi, à la tête de l'organisation, du dirigeant libyen.

Le colonel Kadhafi quitte le 12e sommet de l'Union africaine.( Photo : AFP )

Le colonel Kadhafi quitte le 12e sommet de l'Union africaine.
( Photo : AFP )

Avec l’un de nos envoyés spéciaux à Addis Abeba, Jean-Karim Fall

Ce douzième sommet de l'Union Africaine s’est achevé à la mi-journée ce mercredi. Pratiquement tous les chefs d’Etats avaient déjà quitté la salle, lorsque le nouveau président de l’Union a pris la parole.

Dans un discours en arabe, le guide de la révolution libyenne, portant lunettes de soleil et longue toge marron, a rendu un hommage au nouveau président américain, Barack Obama. « Son élection est un défi à tous ceux qui méprisent le monde noir », a-t-il lancé.

Celui qui se fait désormais appelé « roi des rois traditionnels d’Afrique » n’a pas exclu de convoquer des sommets extraordinaires de l’Union, sans doute à Syrte, une ville dont il rêve de faire la capitale de l’Afrique.

Après la cérémonie de clôture, lors d’une brève conférence de presse, entouré par une nuée de gardes du corps, le colonel Kadhafi a livré sa vision de la démocratie et du multipartisme. Sans surprise, il a une nouvelle fois, fustigé la démocratie, « un système importé », selon ses propres termes. « Le multipartisme n’est pas, selon lui, adapté aux réalités africaines. En Afrique, chaque parti est une tribu », a-t-il déclaré.

Les Africains plus divisés que jamais.

En dépit du compromis de façade, laborieusement arraché la nuit dernière, l’Afrique sort de ce douzième sommet  plus divisée que jamais. Le clivage entre les deux camps est flagrant, et certains diplomates ici, pronostiquent une grave crise en raison des différences de conception et d’approche de l’unité africaine, mais aussi de la souveraineté.

Pour l’instant et depuis deux sommets, une unité de façade est donc affichée. Mais en réalité, le malaise n’a jamais été aussi profond. Et l’activisme du colonel Kadhafi n’a fait qu’aggraver la situation.

La faible affluence lors de ce sommet en est l’illustration la plus flagrante. Une journée spéciale  sur le gouvernement de l’Union était programmée. Logiquement, la participation aurait dû être importante. Ceux qui ont décidé de ne pas venir ont donc jugé que cette question n’était pas prioritaire.

Le débat sur le gouvernement de l’Union, qui a occulté les autres thèmes, a été cette année, particulièrement dur. Concrètement, un conseil des ministres va se pencher sur la question de la transformation de la Commission de l’Union en autorité continentale. Une autorité qui sera donc le prélude aux Etats-Unis d’Afrique. D’éventuels amendements à l’acte consécutif seront examinés. Les ministres présenteront leurs conclusions aux chefs d’Etat à Madagascar, début juillet.