par RFI
Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 05/02/2009 à 17:27 TU
Les autorités sri-lankaises proposent une amnistie à la guérilla tamoule. L’annonce a été faite ce jeudi par le Premier ministre alors que les combats font rage dans le nord-est de l’île où plus de 200 000 civils se retrouvent coincés entre deux feux. Colombo propose une amnistie mais évidemment sous condition… La communauté internationale s'inquiète pour les civils qui se trouvent pris au piège de ces combats.
Des manifestants brûlent un drapeau sri-lankais lors d’une grève dans la ville de Chennai au sud de l’Inde, le 4 février 2009.
(Photo : Reuters)
« Déposez les armes, on verra ensuite » ! La proposition de Colombo a évidement peu de chance d’être entendue. D’autant que la veille, ces mêmes autorités sri-lankaises avaient rejeté les négociations prônées par les séparatistes tamouls concernant leur éventuelle réddition.
Réfugiés au cœur de la jungle, les Tigres ont fait connaître leur réponse via leur site internet. C’est évidemment non. Les rebelles rappellent d’ailleurs que leur proposition de négociations a reçu l’aval des Etats-Unis et de l’Union européenne. Les capitales occidentales ne cachent pas leur inquiétude.
Ce jeudi, c’est au tour de la Suisse de monter au créneau. La Suisse qui déplore le nombre considérable de victimes civiles et exige la fin des hostilités. Car les combats continuent dans le nord-est de l’île. Selon Colombo, les militaires se sont emparés de la dernière base connue de la marine rebelle. Le chef de l’Etat sri-lankais le répétait lui-même mercredi, « l’armée est déterminée à aller jusqu’au bout afin d’éradiquer les dernières poches rebelles ».
Des civils retenus en otages |
Avec notre envoyé spécial au Sri Lanka, Pierre Prakash Il y a entre 200 et 300 000 civils - on ne sait pas exactement – qui sont coincés sur un territoire minuscule. Vous imaginez la densité de population ; tout cela, au milieu des combats. L’armée affirme avoir délimité une zone sécurisée, en territoire ennemi, où les civils sont priés de se regrouper pour éviter d’être visés par les tirs de l’armée. Mais concrètement, d’après les informations que nous avons, cette zone est touchée comme les autres. On ne sait pas qui tire mais le fait est que les civils ne sont pas à l’abri dans cette zone. Ils sont donc pris dans les combats de tous les côtés et n’ont nulle part où se réfugier. Ils n’ont surtout, pas la possibilité de sortir ; d’une part, parce que traverser la ligne de front est évidemment extrêmement compliqué et d’autre part, parce que les Tigres, ce n’est pas la première fois, pratiquent ouvertement la politique des boucliers humains. Ils utilisent en effet les populations civiles pour se protéger en les retenant en otages en quelque sorte et en les empêchent, y compris les blessés, de se rendre en territoire gouvernemental. |
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