Article publié le 05/02/2009 Dernière mise à jour le 06/02/2009 à 06:25 TU
Nouvelle confirmation de la mauvaise santé de l’économie américaine : les demandes d’allocation sont au plus haut depuis 1982. Le Sénat a ajourné hier jeudi ses débats sur le plan de relance de Barack Obama, qui s'impatiente. Le taux de chômage pour janvier sera connu ce vendredi, en décembre il atteignait 7,2%.
Le 2 février, des centaines d'Américains ont fait la queue en espérant décrocher l'un des 35 emplois proposés par les pompiers de Miami.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
626 000 nouveaux inscrits pour la seule dernière semaine de janvier : les chiffres dépassent les prévisions, déjà très pessimistes, des experts, qui tablaient sur un record de 580 000 dossiers. Il y a actuellement un peu moins de 4,8 millions de chômeurs indemnisés aux Etats-Unis, le chiffre le plus élevé depuis que la statistique a commencé à être publiée, en 1967.
Et les chômeurs indemnisés ne représentent qu’une petite partie, moins de la moitié de ceux qui sont actuellement sans emploi, parce que l’assurance chômage est limitée à une durée très brève, et pour des montants très bas.
L’augmentation est tellement rapide et tellement importante que la machine n’arrive plus à suivre. Dans plusieurs Etats, les standards téléphoniques et les sites internet des services qui s’occupent de préparer les dossiers ont tout simplement implosé sous la demande. Et partout, les délais d’attente pour recevoir les chèques s’allongent. Les Etats ont d’ailleurs de plus en plus de mal à dégager les ressources suffisantes pour verser les indemnisations.
Tout cela confirme évidemment, s’il en était encore besoin, la rapide détérioration de l’appareil économique des Etats-Unis. Barack Obama continue de presser le Congrès d’agir vite pour adopter son plan de relance. « Nous courons à la catastrophe », dit le président sans parvenir à émouvoir les parlementaires, qui continuent à leur rythme, à éplucher ligne par ligne les dispositions de la loi.
C’est un processus long et compliqué, si les sénateurs votent aujourd’hui, ou en tous cas avant la fin de la semaine, il faudra encore que la nouvelle version du texte repasse devant la chambre des représentants, ce qui fait que l’on ne peut pas espérer qu’il soit promulgué avant la mi février… Barack Obama a bien tenté de siffler la fin de la récréation hier, en pressant les sénateurs de se mettre d’accord et de passer au vote. Mais les républicains, comme certains démocrates d’ailleurs, continuent d’examiner à la loupe tous les programmes prévus par ce plan de relance. Et il y en a, on est pour le moment à une addition de plus de 900 milliards de dollars…
La grande crainte de Barack Obama, c’est évidemment d’arriver trop tard pour intervenir efficacement sur une économie en déshérence, mais aussi de voir l’opinion commencer à avoir des doutes sur l’efficacité de ce qu’il veut faire… Et apparemment cela a déjà commencé. Les mises en gardes des républicains qui sont opposés à un grand programme de dépenses semblent faire leur effet, puisque dans les derniers sondages 51% des Américains se disent favorables au plan de redressement ; or ils étaient 63% il y a un mois.
« Les centres commerciaux se vident, le taux de chômage est désormais record. […] A-t-on touché le fond ? Nul ne le sait, mais personne n’est vraiment optimiste. »
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