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Pakistan

La charia instaurée dans la vallée de Swat

Article publié le 16/02/2009 Dernière mise à jour le 16/02/2009 à 16:56 TU

Le gouvernement pakistanais a signé lundi 16 février à Peshawar, un accord avec des talibans qui leur permettent désormais d'appliquer la loi islamique dans la vallée de Swat, à environ 150 kilomètres de la capitale pakistanaise. L'accord a été scellé lors d'une rencontre entre les représentants du religieux radical Maulana Sufi Mohammad et ceux du gouvernement de la province de la Frontière du Nord-Ouest ( NWFP ). Depuis 2007, les talibans combattent les forces gouvernementales pour instaurer la charia dans cette zone montagneuse passée sous leur contrôle. Ils avaient annoncé dimanche 15 février un cessez-le-feu de dix jours dans le but d'obtenir d'Islamabad cette concession.
Des officiels du gouvernement pakistanais et des chefs politiques et religieux, lors d'une rencontre avec des membres de la délégation du leader islamiste Sufi Mohammed, de la vallée de Swat, à Peshawar, le 16 février 2009.(Photo : Reuters)

Des officiels du gouvernement pakistanais et des chefs politiques et religieux, lors d'une rencontre avec des membres de la délégation du leader islamiste Sufi Mohammed, de la vallée de Swat, à Peshawar, le 16 février 2009.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

Les talibans locaux qui se battent dans la vallée de Swat depuis fin 2007 sont parvenus à leurs fins : instaurer la charia dans leur région. En un peu plus d’un an et malgré la présence de l’armée à Swat, la situation s’est considérablement dégradée : des centaines d’écoles ont été brûlées et des milliers de personnes ont dû fuir leurs villages pris en étau entre les bombardements des militaires et les attaques des talibans.

Pour obtenir la paix, le gouvernement a donc choisi ce lundi d’accéder aux demandes des insurgés. Le district de Malakand sera dorénavant régi par la loi islamique. En mai 2008, un accord de paix avait déjà été passé par les autorités et les militants mais s’était soldé par un échec.

Les habitants de la région se disent cette fois-ci plus confiants car les accords ont été entérinés par le gouvernement provincial d’une part et un leader religieux radical reconnu par les militants d’autre part. Terrifiée par plus d’un an de violence, la population se réjouit de la fin des combats.

Il est peu probable en revanche que la communauté internationale s’enthousiasme de ces nouveaux accords entre le gouvernement et les talibans.