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Diplomatie

Accord entre des rebelles et Khartoum en vue d’un règlement au Darfour

Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 04:18 TU

Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité ont signé, ce mardi, à Doha, au Qatar, une « déclaration d'intention » qui doit aboutir à des négociations puis à une conférence de paix sur le Darfour. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a salué cet accord tandis que les Etats-Unis ont indiqué que ce texte n'avait « aucun lien » avec le sort du président soudanais Omar el-Béchir, qui pourrait être inculpé pour crimes au Darfour par la Cour pénale internationale. Cet accord de Doha comporte de nombreuses arrière-pensées qui en fragilisent l'application…

Ce pré-accord signé à Doha est d'ores et déjà dénoncé par plusieurs factions du MLS.( Photo : Reuters )

Ce pré-accord signé à Doha est d'ores et déjà dénoncé par plusieurs factions du MLS.
( Photo : Reuters )

Il est encore trop tôt pour dire si l'accord de Doha conduira à la paix. Tout d'abord, les pourparlers de fond n'ont pas encore commencé, le MJE et le gouvernement s'étant surtout entendus sur les principes.

Mais surtout, ce pré-accord est d'ores et déjà dénoncé par plusieurs factions du MLS, l'autre grande branche de la rébellion, et notamment par Abdoulawahid al-Nour, le leader historique du mouvement darfouri.

Abdoulwahid al-Nour

Responsable du MLS

 « C'est un accord signé entre des islamistes radicaux afin qu'ils puissent se réconcilier entre eux et rester au pouvoir indéfiniment à travers l'instrumentalisation de la crise au Darfour. »

18/02/2009 par Olivier Rogez

Celui-ci rejette l'accord de Doha qui, selon lui a été signé pour de mauvaises raisons et alors même que la sécurité n'est toujours pas revenue pour les populations du Darfour. Abdulawahid al-Nour estime que Khalil Ibrahim, le leader du MJE est un islamiste radical qui tente de faire alliance avec le courant islamiste d'Hassan al-Tourabi. Il voit dans cet accord une logique politique nationale et non la volonté de défendre les intérêts des gens du Darfour.

Quelles sont les motivations de Khartoum ?

Il n'a échappé à personne que l'empressement du gouvernement à signer survient alors que la Cour pénale internationale doit se prononcer sous peu sur la possible inculpation du président el-Béchir pour génocide. L'an dernier, Paris et Londres avaient demandé au président soudanais de restaurer la paix et le dialogue au Darfour s'il voulait que le conseil de sécurité examine une suspension des poursuites.

Reste donc à savoir si l'accord de Doha est dicté par la bonne volonté ou par les agendas secrets des uns et des autres…

Mohamed Abdalmakhmoud Abdalhalem

Ambassadeur soudanais aux Nations Unies

« Le gouvernement et le MJE vont poursuivre les discussions pour bâtir un cadre de négociation et établir des règles de négociation. »

18/02/2009 par Alexandra Brangeon