par RFI (avec AFP et Reuters)
Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 13:50 TU
La préfecture de la Guadeloupe a confirmé l'information : les violences dans l'île ont fait un premier mort dans la nuit. La victime, un homme d'une cinquantaine d'années, se trouvait dans une voiture dans la cité Henri IV, une zone sensible du quartier Chanzy, à Pointe-à-Pitre. Il a été tué par une balle tirée depuis un barrage tenu par des jeunes, selon le secrétaire général de la préfecture, qui précise que « ce n'est pas un mort lié aux forces de l'ordre ».
Selon la même source, trois policiers, qui tentaient de porter secours à l’homme atteint par balle dans sa voiture, ont essuyé des tirs. Les secours, alertés vers 00H18 (heure locale), n’ont pu intervenir que deux heures plus tard, pour constater malheureusement son décès. La victime était un délégué syndical, Jacques Bino, membre du Collectif contre la vie chère et les surprofits (LKP). Elie Domota, son leader, a confirmé que Jacques Bino appartenait bien à son organisation, ajoutant qu'il venait de participer à une réunion du collectif des grévistes LKP. Cela dit, la victime n’était pas seule dans son véhicule et les autres passagers sont entendus par la gendarmerie.
Secrétaire d'Etat aux Dom-Tom
« Une personne apparemment syndicaliste, membre d’un syndicat et membre du collectif a été retrouvée morte dans sa voiture, manifestement assassinée par les émeutiers. Les policiers qui étaient venus lui porter secours ont été eux aussi blessés. On voit bien que la seule stratégie possible et la seule sortie possible, c’est celle que prône le gouvernement depuis le début, c’est celle du dialogue social. »
La préfecture de la Guadeloupe a, par ailleurs, établi un bilan des événements de la nuit : quinze commerces pillés, sept établissements incendiés, vingt et un véhicules brûlés, treize interpellations, et quelque soixante interventions des pompiers. Quatre escadrons de gendarmerie ont été déployés dans la nuit du 17 au 18 février. Lire notre récit de la nuit.
A Paris, une cellule de crise a été installée par Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, qui tiendra quotidiennement une réunion. Elle est composée du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Yves Jégo, du directeur général de police nationale, Frédéric Péchenard, du directeur général de la gendarmerie nationale, le général Roland Gilles, et du directeur central de la sécurité publique, Eric le Douaron. La première réunion de cette cellule se tiendra ce 18 février, en marge du forum social convoqué par le président de la République à l’Elysée, qui recevra le 19 février des élus de la Guadeloupe.
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