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Zimbabwe

Le président Mugabe sur la défensive

Article publié le 28/02/2009 Dernière mise à jour le 28/02/2009 à 21:50 TU

Devant des milliers de partisans venus fêter avec faste son 85e anniversaire samedi, le président zimbabwéen Robert Mugabe a assuré qu'il était toujours « à la tête » du pays, tout en partageant le pouvoir avec son rival Morgan Tsvangirai. Le chef de l’Etat a toutefois a appelé son camp à jouer le jeu du gouvernement d’union. Comme d’habitude, le vieux président a emprunté largement à la rhétorique anti-impérialiste de nombreux éléments de son discours. Robert Mugabe a notamment annoncé que les confiscations des terres appartenant à des agriculteurs blancs se poursuivraient, et que la Communauté de développement d'Afrique australe (Sadc) n'avait pas à se mêler de cette affaire.
Le président Mugabe (g), lors de son 85ème anniversaire, le 28 février 2009.(Photo : AFP)

Le président Mugabe (g), lors de son 85ème anniversaire, le 28 février 2009.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondant à Johannesburg, Nicolas Champeaux

C’est un Robert Mugabe quelque peu sur la défensive qui s’est adressé à des milliers de fidèles venus lui souhaiter bon anniversaire. Il y a peu, le président disait encore, le Zimbabwe est à moi. Aujourd’hui, il a encouragé son camp à respecter l’accord sur le partage du pouvoir, avant de le rassurer en rappelant que l’organigramme le plaçait, lui, au-dessus du Premier ministre, Morgan Tsvangirai.

D’ailleurs, Mugabe a déclaré qu’il n’envisageait en rien d’abandonner ses politiques à tonalité anti-impérialiste. La réforme agraire, c'est-à-dire la confiscation des fermes qui sont aux mains des Blancs, va se poursuivre. Il l’a promis. Bafouant là, une fois de plus, le tribunal de la Sadc (Sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe), qui a sommé le régime de mettre fin « aux invasions », Mugabe envisage aussi de poursuivre ses politiques dites d’indigénisation. Elles consistent en une nationalisation partielle des entreprises étrangères installées au Zimbabwe.

Les Britanniques « responsables de tous les maux »

Le vieux président a aussi, comme à son habitude, désigné les Britanniques comme responsables de tous les malheurs du pays. Un discours qui devrait conforter la communauté internationale dans son choix de ne pas ouvrir immédiatement le robinet à subventions. C’est d’ailleurs, sans doute, parce qu’il ne souhaitait pas être associé aux sorties controversées de Mugabe, que Morgan Tsvangirai a décidé de bouder le festin d’anniversaire du vieux président.