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Etats-Unis

La CIA a détruit 92 vidéos d’interrogatoires antiterroristes

Article publié le 03/03/2009 Dernière mise à jour le 03/03/2009 à 03:14 TU

Les Etats-Unis ont beaucoup été critiqués pour leurs méthodes utilisées au camp de Guantanamo.(Photo: AFP)

Les Etats-Unis ont beaucoup été critiqués pour leurs méthodes utilisées au camp de Guantanamo.
(Photo: AFP)

Un avocat du gouvernement américain reconnaît que la CIA a détruit près d’une centaine d’enregistrements vidéo d’interrogatoires de terroristes présumés. Ce nombre est beaucoup plus élevé que ce que l'agence de renseignement américaine avait reconnu jusqu'à présent. Ces enregistrements étaient susceptibles de contenir des preuves de tortures. Du coup, pour l'Association américaine de défense des libertés civiles, qui avait attaqué la CIA pour « outrage » à la justice dans cette affaire, « ce nombre important de vidéos détruites confirme que l'agence a cherché à dissimuler systématiquement les preuves de ses interrogatoires illégaux ».

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu

Pas de trace, pas de preuves. On savait déjà que les patrons de la CIA avaient ordonné la destruction d’enregistrements vidéo d’interrogatoires, mais on ignorait combien. « Quatre-vingt douze », a affirmé hier un des avocats du gouvernement fédéral. Quatre-vingt douze cassettes, c’est beaucoup plus que ce que l’agence de renseignement avait admis jusqu’à présent.

En reconnaissant avoir détruits certains documents, il y a quelque mois, les patrons de la CIA avaient affirmé que c’était pour des raisons de sécurité, pour protéger les interrogateurs qui auraient risqué, sinon, d’être reconnus et d’être exposés à des actes de représailles.

Une « mauvaise nouvelle » selon Obama

Un argumentaire qui ne tient pas, aux yeux des organisations de défense des droits de l’homme. Elles estiment, elles, que détruire les enregistrements, c’était surtout détruire les preuves des actes de tortures à l’encontre des suspects.

Le ministre de la Justice en a profité pour réaffirmer la volonté de rupture du nouveau gouvernement, en condamnant à nouveau la technique dite du waterboarding, la simulation de noyade, une pratique que l’administration Bush reconnaissait avoir autorisé, mais refusait d’assimiler à de la torture.