Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Automobile

A Genève, on veut oublier la crise

par Jean-François Loiseau

Article publié le 05/03/2009 Dernière mise à jour le 05/03/2009 à 02:36 TU

Premier grand salon européen de l’année, Genève ouvre ses portes ce jeudi (jusqu’au 15 mars) dans un contexte de crise économique générale qui touche tous les constructeurs. Cette 79e édition n’en affiche pas moins un bel exemple de dynamisme et de créativité avec pas moins de 85 « premières mondiales ».

L'édition 2009 du salon de l'automobile de Genève.( Photo : Reuters )

L'édition 2009 du salon de l'automobile de Genève.
( Photo : Reuters )


Si l’on excepte Détroit en janvier dernier, rarement un salon de l’automobile aura ouvert dans un contexte aussi difficile. Aucune zone n’échappe à la tourmente : le marché américain recule de presque 50% en février, l’Europe s’attend à immatriculer 25% de véhicules en moins en 2009, et au Japon, Toyota table pour la première fois sur un déficit de plusieurs milliards d’euros. Fermetures d’usines, suppressions d’emplois par milliers, chômage partiel, l’inquiétude se propage car tout un secteur flambe : rien que pour l’Europe, 12 millions de famille en dépendent…

L’Europe est en train de remettre en cause ses habitudes de consommation : boom des petites cylindrées bon marché et économes en carburant, naufrage des volumineux 4X4 et des gros moteurs voraces et polluants. Les mentalités évoluent, les constructeurs devront s’adapter.

Opel, Saab et Volvo dans la tourmente

La crise qui menace l’existence des trois grands américains a déjà quasiment sonné le glas pour trois marques : Général Motors veut se défaire d’Opel et de Saab. Opel pourrait encore sauver sa peau grâce à l’intervention financière de plusieurs Länder allemands dans lesquels la marque possède des usines. Quant à Saab, elle cherche désespérément des repreneurs en Suède sans succès pour l’instant. Enfin pour Volvo, bientôt lâché par Ford, l’avenir passera peut-être par des capitaux chinois (la marque Dong Feng ?), à moins que la BEI, la Banque européenne d’investissement, décide de s’intéresser à sa survie. Volvo semble un peu moins menacée que Saab grâce à une meilleure image et une gamme plus complète.

Les bureaux d’étude ne baissent pas les bras

Contrairement à ce qui s’est passé à Detroit en Janvier, avec au moins huit défections de grandes marques, aucun constructeur n’a fait l’économie du déplacement à Genève où pas moins de 85 nouveautés en « première mondiale » sont exposées dans les 7 halles de Palexpo, près de l’aéroport international. Pendant la crise, les bureaux d’étude ne baissent pas les bras !

Ce qui frappe, en revanche, par rapport aux précédentes éditions, c’est que le show est cette année plus…pragmatique, plus réaliste : terminée, la débauche de prototypes futuristes qui ne verront jamais le jour, finie l’omniprésence tape-à l’œil de bolides surpuissants, on redescend sur terre et l’on découvre sur chaque stand des autos de tous les jours, celles que les marques vont devoir vendre si elles veulent survivre.

Un peu de démesure et de rêve

La Bugatti Bleu Centenaire au Salon de Genève, 4 mars 2009.( Photo : Reuters )

La Bugatti Bleu Centenaire au Salon de Genève, 4 mars 2009.
( Photo : Reuters )

Du classique tout d’abord, avec moteurs thermiques essence ou diesel à faibles consommations et émissions polluantes : Volkswagen et sa nouvelle Polo, le Renault Scénic dans sa dernière mouture, face à son concurrent de chez Peugeot le 3008, la petite Fiat 500 déclinée en décapotable ou la Suzuki Alto.

De l’hybride bien sûr, les Japonais Toyota, Lexus et Honda confirmant leur avance dans ce domaine avec la nouvelle Prius ou l’Insight…

De l’électrique aussi, ou plutôt des promesses pour… 2010 ou 2011 : Opel et son Ampera, Chrysler 200EVConcept, et pas mal de prototypes de toutes marques.

Et puis, heureusement pour les amoureux des belles carrosseries, un peu de démesure et de rêve : la « baby » Rolls avec ses (quand même !) 5,40 m de long ou la Bentley Continental et ses 621 chevaux capables d’ingurgiter…du bioéthanol. Ou quand écolo rime avec mégalo !