par Nicolas Vescovacci
Article publié le 10/03/2009 Dernière mise à jour le 10/03/2009 à 08:34 TU
Des soldats chinois patrouillent dans les rues de Lhasa, au Tibet, le 1er février 2009.
(Photo : Reuters)
Pour la Chine:
- 1er mars: pour prouver son respect et son amitié au peuple tibétain, l’armée populaire chinoise invite le Dalaï Lama à un spectacle dans une caserne à l’écart de Lhassa.
- 10 mars: début de la libération du Tibet. Début de l’introduction des réformes démocratiques.
- 11 mars: début de la sédition des Tibétains. Des factieux proclament l’indépendance du Tibet. Loi martiale décrétée.
- 12 mars: premiers barrages et fortifications des forces chinoises en préparation du conflit. Début des arrestations et de la répression.
- 15 mars: déploiement de l’artillerie chinoise dans et aux alentours de Lhassa. Les accrochages entre l’armée tibétaine et les forces chinoises continuent.
- 17 mars: début des bombardements sur Lhassa.
- 19 mars: conflit ouvert, bombardement des monastères pour la libération du Tibet.
- 20 mars: ordre donné par le Premier ministre chinois Zhou Enlaï : écraser la rébellion et les séditieux qui veulent l’indépendance.
- 23 mars: les militaires chinois hissent le drapeau chinois sur le Potala. L’ordre est rétabli. Victoire des forces du progrès.
- 28 mars: le gouvernement tibétain est dissout par Pékin. Le gouvernement central confie le pouvoir à un « Comité préparatoire de la région autonome du Tibet ». C’est l’émancipation des serfs et la libération du joug réactionnaire imposé par une théocratie rétrograde.
- Le 19 janvier 2009: l’assemblée populaire de Chine proclame que le « 28 mars » sera désormais la journée de « l’émancipation des serfs ».
- Avril 1959: à propos de la fuite du Dalaï Lama, Mao déclare : « Dans ce cas, nous avons perdu la bataille ».
Pour les Tibétains :
- 1er mars: les militaires chinois invitent le jeune Dalaï Lama à un spectacle qui doit avoir lieu dans une caserne à l’écart de Lhassa. Pékin insiste pour qu’il vienne sans son escorte armée traditionnelle. Rumeur d’enlèvement.
- 10 mars: début du soulèvement populaire. Environ 300 000 personnes entourent le palais d’été (Norbulingka) du Dalaï Lama pour l’empêcher de se rendre à l’invitation des Chinois.
- 11 mars: abrogation par le gouvernement tibétain de l’accord en 17 points signé en novembre 1951 qui, selon les Chinois, vise à « la libération pacifique du Tibet ».
- 12 mars: premiers rassemblements dans les rues de Lhassa pour réclamer l’indépendance du Tibet.
- 15 mars: le Dalaï Lama explique aux Chinois qu’il tente de mettre fin à la rébellion des siens. Qu’il tente de neutraliser les factieux. Préparations pour l’exfiltration du Dalaï Lama reclus dans son palais d’été.
- 17 mars: des tirs d’artillerie provoquent la fuite du Dalaï Lama et du haut clergé bouddhique vers la frontière indienne.
- 19 mars: conflit ouvert, bombardement des monastères.
- 20 mars: ordre du Premier ministre chinois Zhou Enlaï d’écraser la rébellion tibétaine. Répression féroce faisant en quelques jours 87 000 morts (décompte officiel fait par les Chinois eux-mêmes). Mais impossible de savoir quelle a été l’ampleur des massacres.
- 23 mars: le drapeau rouge est hissé sur le Potala. Perte de la souveraineté des Tibétains.
- 28 mars: le gouvernement tibétain (Kashag) est dissout par Pékin.
- 31 mars: le Dalaï Lama passe la frontière indienne. Début de la résistance et de l’exode de dizaines de milliers de tibétains. 80 à 100 000 personnes traversent l’Himalaya pour rejoindre le Dalaï Lama, exilé en Inde.
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