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Etats-Unis / Cuba

Le Sénat américain lève des restrictions sur Cuba

Article publié le 11/03/2009 Dernière mise à jour le 12/03/2009 à 00:17 TU

Le Sénat américain.(Photo : AFP)

Le Sénat américain.
(Photo : AFP)

Le Sénat américain a voté mardi soir la levée de restrictions sur les voyages et la vente de médicaments à Cuba. Mais ce texte ne lève pas pour autant l'embargo américain sur l'île qui dure depuis 1962.
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

On est évidemment très loin encore d’une levée de l’embargo. Mais le Congrès américain a approuvé, mardi soir, quelques mesures saluées par ceux qui plaident pour une normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

La première, la plus significative peut-être, permettra aux citoyens américains qui ont de la famille à Cuba de se rendre une fois par an sur l’île, et d’y rester aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Jusqu’ici, une visite tous les trois ans seulement était autorisée pour une durée maximale de 14 jours.

Soutien à une dictature

La seconde mesure concerne l’exportation de produits agricoles et médicaux américains en direction de La Havane. Certaines exportations étaient déjà autorisées. Mais Cuba devait payer d’avance. Ce ne sera désormais plus le cas. En outre, les vendeurs américains pourront, sous certaines conditions très strictes, se rendre sur place.

Une mesure qui a bien failli tout faire capoter, plusieurs sénateurs démocrates s’étant émus de ce qu’ils ont qualifié de soutien à une dictature. Le secrétaire au Trésor a dû leur promettre que le texte serait appliqué de façon très stricte, ce qui implique très peu de changements.

Les Cubains soulagés, le pouvoir veut davantage


Avec notre correspondant à La Havane
, Guillaume Decamme

Pour les Cubains, le projet de loi voté par le Sénat américain, c’est Mon Oncle d’Amérique version cubaine. Désormais, les parents directs ne sont plus les seuls à pouvoir se rendre à Cuba. Oncle, tante, nièce, neveu et autres cousins ont aussi droit de visite.

Ils pourront venir non plus une fois tous les trois ans, mais une fois par an. Ils auront donc beaucoup plus souvent l’occasion d’apporter un ballon d’oxygène sous forme d’argent à leurs proches abandonnés aux 15 dollars de salaire mensuel.

Riz et soja « made in USA »

En fait, le Sénat ne fait que rétablir la situation qui existait avant 2004. C’est donc un soulagement au sein d’une vaste majorité de Cubains, mais pas au sommet de l’appareil gouvernemental. Il n’est pas dit que Raul et Fidel Castro se réjouissent de la levée des restrictions sur la vente de médicaments et d’aliments à Cuba.

Tout d’abord, parce que l’alimentation cubaine est déjà composée en grande partie de riz et de soja « made in USA ». Ensuite, parce que pouvoir payer des produits américains sur facture et non plus avant livraison ne signifie pas, et loin s’en faut, la fin de l’embargo américain. Or, c’est cela et pas autre chose que réclame Fidel Castro depuis 1962.