Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 07:25 TU
Avec notre envoyé spécial
Il était 13h20, ce mardi, lorsqu’une patrouille de 6 soldats de la mission de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour, la Minuad, est attaquée par un groupe d’hommes non identifiés. Un inconnu ouvre le feu en premier avant que les casques bleus ne répliquent. Bilan : un blessé très grave dans les rangs de la force hybride, un soldat nigérian transporté à l’hôpital dans la foulée. Quelques minutes plus tard, le soldat est évacué d’urgence par hélicoptère, vers l’hôpital d’el-Facher, mais il mourra de ses blessures pendant le transfert.
Cette attaque s’est déroulée à deux pas d’une des principales casernes de la Minuad. C’est le 15e membre de la mission de la paix à perdre la vie depuis le début de son mandat, le 1er janvier 2008. C’est aussi la première fois qu’une attaque a lieu contre un casque bleu, depuis l‘inculpation du président el-Béchir par la Cour pénale internationale.
Cette embuscade est la 2e en un mois dans la région, et montre bien le regain de tension et d’insécurité dans le Darfour, alors que le président el-Béchir est attendu dans la journée pour une visite-éclair dans la capitale du sud-Darfour.
Retour sur la soudanisation de l'aide humanitaire
Le président soudanais Omar el-Béchir a donné un an aux ONG internationales pour quitter le Darfour. Il veut « soudaniser » l'aide humanitaire, acceptant cependant la présence des agences onusiennes. Mais aujourd'hui, ils sont bien peu à penser qu'il est possible de remplacer les grandes organisations humanitaires internationales par des ONG locales. Témoignages.
« On connaît peu d'ONG soudanaises pouvant prendre en charge de grands volumes d'activité... Et les camps de déplacés sont assez politisés, le fait d'avoir des ONG internationales contribuait à neutraliser cette politisation...»
« Beaucoup des ONG soudanaises ont un arrière-plan politique... Elles créent un sentiment de soupçon contre les ONG étrangères... Elles appliquent les consignes des autorités...»
Nomination d'un émissaire spécial des Etats-Unis
C'est le général de l'armée de l'air Scott Gration qui devait être nommé ce mercredi par Barack Obama envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan.
Washington se pose toujours la question des moyens possibles de faire quelque chose au Darfour, où selon les mots d'Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat, la situation est « effroyable » :
« La vraie question est : quel type de pression peut-on exercer pour (qu'ils) comprennent qu'ils seront responsables de chaque mort dans les camps de réfugiés... »
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09/03/2009 à 08:32 TU