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RD Congo

Démission du président de l’Assemblée nationale

par  RFI

Article publié le 25/03/2009 Dernière mise à jour le 26/03/2009 à 06:46 TU

Le président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, en décembre 2006.(Photo : Georges Tamba/AFP)

Le président de l'Assemblée nationale congolaise, Vital Kamerhe, en décembre 2006.
(Photo : Georges Tamba/AFP)

Le président de l'Assemblée nationale congolaise a finalement cédé et démissionné. Depuis une semaine, les députés de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) exigeaient le départ de Vital Kamerhe. Il avait vivement critiqué l'entrée de troupes rwandaises dans le pays, fin janvier. Kigali et Kinshasa avaient alors mené une opération militaire conjointe dans le Nord-Kivu contre les rebelles congolais du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda et contre les rebelles hutus rwandais, réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994. « Je vous prie d’accepter ma démission sans débat ni vote », a déclaré Vital Kamerhe dès l’ouverture de la séance plénière du parlement de Kinshasa.

Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda Muzembé

Plusieurs apartés, des taquineries, surtout beaucoup de supputations parmi les députés, ce mercredi au Palais du peuple. Vital Kamerhe, fortement applaudi par des sympathisants à son entrée dans la salle du congrès, a laissé planer le suspense jusqu’au bout. Pendant environ deux mois, il a fait fi des pressions exercées sur lui par son parti politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et par le président Kabila qui lui demandait de démissionner du perchoir de l’Assemblée nationale.

Entouré des autres membres du bureau qui eux, avaient déjà remis leur démission, Vital Kamerhe a d’abord commencé par déplorer « la culture de l’injure publique, de la délation et de l’immoralité dans la sphère politique congolaise ». Paraphrasant Mahatma Gandhi, le président de l’Assemblée nationale a ajouté : « Le grand combat que chacun de nous doit mener, c’est contre soi-même pour repousser cette nature qui nous habite et qui nous pousse à détruire ce que nous avons construit, même au prix de sacrifices suprêmes ».

Y a-t-il eu offense au chef de l’Etat ? « Non », a dit Vital Kamerhe, avant de déclarer que « le chef de l’Etat ne doit pas servir de bouclier au gouvernement, ni à ses membres qui, toujours selon Kamerhe, ont l’obligation de rendre compte de leur gestion à l’Assemblée nationale ». Après avoir appelé la population à l’apaisement, Vital Kamerhe a enfin présenté sa démission, tout en refusant le débat et le vote.

Vital Kamerehe annonce sa démission

« Je vous prie de bien vouloir accepter ma démission sans débat ni vote. »

25/03/2009 par Kamanda Wa Kamanda

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), principal parti d’opposition en RDC, a exprimé sa « grande tristesse » après la démission du président de l’Assemblée nationale.

C'est dans ce contexte politique tendu que Nicolas Sarkozy doit arriver jeudi matin à Kinshasa pour rencontrer le président Joseph Kabila. Il est ensuite attendu au Congo Brazzaville et au Niger.