par RFI
Article publié le 28/03/2009 Dernière mise à jour le 28/03/2009 à 15:51 TU
Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, doit à la fois répondre aux exigences de la lutte contre al-Qaïda et contenter une opinion publique très anti-américaine.
(Photo : Reuters)
Le nouveau plan américain pour l'Afghanistan place son voisin le Pakistan au centre de la lutte contre al-Qaïda et les talibans. Pour justifier cette approche, le président Obama a expliqué que la nébuleuse al-Qaïda était un « cancer » qui risquait de détruire le pays. L'administration américaine a promis, sur cinq ans, 7,5 milliards de dollars pour aider le Pakistan dans sa lutte contre le terrorisme. Seulement, beaucoup se demandent si le pays, très fragilisé, peut véritablement agir.
Pour répondre à Barack Obama, le président pakistanais - très impopulaire - a une marge de manoeuvre très faible. Il doit à la fois répondre aux exigences de la lutte contre al-Qaïda et contenter une opinion publique très anti-américaine. Dans un contexte où le gouvernement peine à imposer son autorité, beaucoup se demandent si ce défi lancé par la Maison Blanche n'est pas trop important à relever.
Le déploiement de 100 000 hommes le long de la frontière afghane, des soldats et des paramilitaires, certes souvent sous-équipés, n'a pas permis d'enrayer les attentats suicides ou les attaques talibanes dans les zones tribales pakistanaises. Et, selon le chef d'état-major interarmes américain, une partie des services de renseignement militaire pakistanais continuerait à soutenir les insurgés des deux côtés de la frontière.
Politiquement et militairement, le Pakistan ne semble donc pas aujourd'hui armé pour agir efficacement. Or, les Etats-Unis veulent des résultats, et vite, sans quoi il est fort probable qu'une bonne partie des 7,5 milliards de dollars promis aux Pakistanais restent à Washington. En même temps, les Américains peuvent-ils se passer du Pakistan dans la lutte contre al-Qaïda ? Pas vraiment! C'est bien là tout le problème.
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