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Guinée-Bissau

Des partis demandent la démission du gouvernement

par  RFI

Article publié le 03/04/2009 Dernière mise à jour le 03/04/2009 à 16:55 TU

Le collectif des vingt et un partis de l’opposition bissau-guinéenne a manifesté, jeudi, sa profonde inquiétude, après les agressions perpétrées, mercredi dernier, par des militaires non identifiés contre l’ancien Premier ministre José Fadul. Ce dernier, qui avait critiqué le gouvernement, a dû être hospitalisé. Un célèbre avocat, Pedro Infanda, a également été agressé par des hommes armés les 23 mars dernier. Des organisations de défense des droits de l’homme, notamment la Raddho, basée à Dakar, se sont déclarées préoccupées par ces agressions qui se sont produites près d’un mois après le double assassinat, le 1er et le 2 mars à Bissau, du chef d’état-major de l’armée, général Tagmé Na Waié, et du président João Bernardo « Nino » Vieira.

Francisco José Fadul, Premier ministre bissau-guinéen en 1999, a été agressé dans sa résidence, mercredi 1er avril 2009.(Photo : AFP)

Francisco José Fadul, Premier ministre bissau-guinéen en 1999, a été agressé dans sa résidence, mercredi 1er avril 2009.
(Photo : AFP)

José Fadul qui a dirigé le gouvernement de Bissau pendant quelques mois en 1999, a été agressé dans sa résidence, mercredi 1er avril vers 1 heure du matin, par des « hommes en uniforme » qui lui ont dit qu’il parlait « trop et sur des questions qui ne le concernaient pas ». José Fadul qui est l’actuel président de la Cour des comptes et dirigeant d’un mouvement d’opposition, le Parti pour la démocratie et la citoyenneté (Padec) a été hospitalisé souffrant de plusieurs contusions. Il avait critiqué, il y a environ une semaine, le Premier ministre Carlos Gomes Junior, l’accusant notamment d’utiliser l’armée pour conforter son pouvoir et placer ses proches aux postes-clés de l’Etat.

Le 23 mars dernier, des hommes en tenue militaire avaient également attaqué le célèbre avocat Pedro Infanda qui aurait été torturé, selon des sources médicales à Bissau. Les vingt et un partis bissau-guinéens redoutent l'instauration d'un climat de terreur alors qu'une élection présidentielle est prévue le 28 juin prochain. Ces formations politiques considèrent que le gouvernement du Premier ministre Carlos Gomes Junior semble incapable de contrôler les militaires.   

Idrissa Diallo, leader du Parti de l'unité nationale (PUN)

« Il y a une ambiance extrêmement mauvaise pour la démocratie et pour l'image de marque de la Guinée-Bissau. »

03/04/2009 par Olivier Rogez


Dans une première réaction, ce vendredi, le gouvernement de la République de la Guinée-Bissau a condamné « avec véhémence » l’attaque dont a été victime l’ancien Premier ministre Francisco Fadul. Dans un communiqué, le Conseil de ministres a considéré que cette agression est « absolument inacceptable » et a invité le Ministère public à procéder à une enquête pour trouver les « auteurs moraux et matériels de cet acte ». L’état-major général des forces armées a démenti, jeudi à Bissau, que des militaires aient reçu des ordres pour commettre cette agression.

L’organisation Amnesty International avait affirmé, mercredi, que « les militaires de Guinée-Bissau utilisent des mesures extrêmes contre toute opposition ou critique, instaurant un climat de peur pour quiconque voudrait s’exprimer librement sur les pratiques des militaires ». Ces agressions préoccupent également la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), une organisation basée à Dakar qui a exigé des autorités de Bissau « les respect de l’intégrité physique et morale de tous les citoyens ».