par RFI
Article publié le 05/04/2009 Dernière mise à jour le 05/04/2009 à 15:27 TU
Des responsables du RCD empêchés de quitter le siège de leur parti par des policiers en civil, à Alger, le 4 avril 2009.
(Photo : Marie-Pierre Olphand /RFI)
La marche interdite d'Alger
Comme ils l’avaient annoncé, quelques dizaines de membres du RCD sont sortis du siège de leur parti dans le quartier d’El Biar, ce samedi après-midi, un ruban noir au bras, pour signifier le deuil national symbolique qu’ils ont décrété à la veille de l’élection. Ils répètent une seule et unique phrase : « l’Algérie libre et démocratique ».
Mais les opposants n’iront pas bien loin, des dizaines de policiers en civil se précipitent sur eux pour les empêcher de commencer leur marche. Leur leader Saïd Sadi se fraye un chemin et ne cache pas son indignation : « Voilà où en est l’Algérie : la répression, la censure, il est hors de question de s’exprimer… C’est un emprisonnement de l’ensemble du peuple algérien. A part ça, c’est une réaction de panique du pouvoir. Un pouvoir sûr de lui-même, qui prétend disposer de la confiance du peuple algérien, n’a pas à avoir peur des partis politiques de l’opposition ! »
A trois reprises, les militants affrontent les policiers en civil mais en vain, ils réussissent seulement à lancer quelques tracts sur le trottoir, certains aussitôt ramassés par les forces de l’ordre.
Ce dimanche, le RCD tentera une nouvelle marche, sur l’avenue Didouche Mourad, en plein cœur d’Alger.
Le drapeau noir
Depuis deux jours, le RCD hisse le drapeau noir au dessus du siège de son parti, en signe de deuil national. Une décision contre laquelle plusieurs voix se sont élevées dans le pays. Le RCD répond que, n'étant pas une institution administrative, il n'est pas tenu d'arborer le drapeau algérien. Au cours d’une conférence de presse, le parti a expliqué pourquoi ses membres marcheraient pendant 3 jours dans Alger munis d’un brassard noir, pour appeler au boycott de l'élection présidentielle.« Un seuil vient d'être franchi... avec cette décision que tous ceux qui ne se soumettent pas sont des traitres... avec cette atteinte à la mémoire collective... ce refus de laisser l'expression publique à l'opposition...»
Le vote anticipé des Algériens de France
Selon les chiffres de l'ambassade d'Algérie à Paris, 776 000 Algériens de France sont inscrits sur les listes électorales, sur un total de 20,6 millions d'électeurs algériens. Reportage au consulat d'Algérie de Paris.
« La rumeur veut que le président Bouteflika soit en tête... D'après ce responsable des urnes, (les électeurs) sont beaucoup plus tentés par la stabilité, la continuité... »
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