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Somalie / Piraterie maritime

Cinq bateaux capturés depuis samedi

par  RFI

Article publié le 06/04/2009 Dernière mise à jour le 06/04/2009 à 16:48 TU

Le « Hansa Stavanger » est l'un des cinq navires a avoir été piraté depuis samedi au large de Corne de l'Afrique et près des Seychelles.(Photo : AFP)

Le « Hansa Stavanger » est l'un des cinq navires a avoir été piraté depuis samedi au large de Corne de l'Afrique et près des Seychelles.
(Photo : AFP)

Les pirates somaliens ont capturé, depuis samedi dernier, pas moins de quatre navires marchands. Ce lundi, ils ont pris un bateau de pêche taïwanais et un vraquier britannique. Un remorqueur yéménite a été capturé ce dimanche et, samedi dernier, c’était au tour d’un porte-conteneurs allemand. Les pirates seraient aussi entrés en possession d'un yacht battant pavillon français. L'information n'a pas été confirmée lundi matin par l'état-major des armées à Paris, mais selon plusieurs ONG, le yacht français aurait été attaqué au large de la Corne de l'Afrique, dans le nord-est de la Somalie.

On ne connaît pas encore le nom du navire de plaisance, ni même de combien de personnes était composé l'équipage. Mais l'on parle de deux couples et d’un enfant à bord. « Nous sommes actuellement dans la phase de vérification indispensable avant toute confirmation éventuelle », a déclaré ce lundi un porte-parole du ministère français des Affaire étrangères. L'attaque aurait eu lieu à 640 kilomètres au large de la pointe de Ras Hafun, peut-être aux alentours de l'île yéménite de Socotra.

L'antenne kényane de l’ONG de défense de la nature Ecoterra international a été la première à annoncer l'attaque contre ce bateau français. Elle précise que ce yacht a pris la direction du Puntland, la région autonome autoproclamée de la Somalie qui abrite de nombreux  repères de pirates. C’est dans cette zone que deux voiliers français, le Ponant et le Carré d’As, avaient été pris par des pirates somaliens en avril et en septembre 2008.

Le programme d'assistance aux marins d'Afrique de l'Est (East African Seafarer’s Assistance Program) a annoncé, de son côté, le détournement, dimanche, d'un remorqueur yéménite et, ce lundi, du vraquier britannique Malaspina- Castle de 32 000 tonnes, ainsi que du bateau de pêche taïwanais Winfar-161. Ce dernier bâtiment a été pris en otage près de l'île de Dennis Island dans l'archipel des Seychelles, tout comme le porte-conteneurs allemand Hansa Stavanger, de 20 000 tonnes, samedi dernier. Cette dernière attaque s’est produite à environ 400 milles nautiques du port somalien de Kismaayo, entre les Seychelles et le Kenya.

Le golfe d'Aden en Somalie, refuge des pirates.(Carte : RFI)

Le golfe d'Aden en Somalie, refuge des pirates.
(Carte : RFI)

En fait, les pirates adaptent leur tactiques et essayent de prendre possession de navires de plus en plus éloignés des côtes, à la sortie du Golfe d'Aden, ou plus au Sud vers les Seychelles, dans des zones moins surveillées par les marines étrangères qui patrouillent dans la région. Depuis la fin 2008 et l’envoi de navires de guerre par les grandes puissances, la piraterie a reculé dans les eaux du golfe d’Aden et au large de la Somalie, où les pirates sont nombreux. Beaucoup d’armateurs préfèrent néanmoins contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance pour éviter les actes de piraterie. Selon le Bureau maritime international (BMI), durant l’année 2008, pas moins de 42 navires ont été détournés à proximité de la Somalie et 815 membres d’équipage ont été pris en otage. Les deux attaques de lundi portent à au moins 17 le nombre de bateaux actuellement entre les mains des pirates et à environ 250 le nombre d'otages.

La cour d’appel de Paris a refusé, ce lundi, d’annuler la procédure judiciaire à l’encontre de six Somaliens, auteurs présumés de la prise d’otages du Ponant. Ces suspects ont été capturés le 11 avril 2008 par des forces spéciales françaises en territoire somalien alors qu’ils prenaient la fuite après la libération, contre rançon, des trente membres d’équipage de ce voilier de luxe. Les avocats des six Somaliens affirment que leur détention, pendant cinq jours, à bord de la frégate Jean-Bart, n’était pas légale. La chambre d’instruction de la cour a suivi les réquisitions du parquet général pour rejeter « l’ensemble des moyen de nullité » de ces avocats commis d’office qui ont néanmoins l’intention de se pourvoir en cassation. Les six Somaliens, âgés de 22 à 47 ans, risquent la réclusion à perpétuité.