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Somalie / Piraterie maritime

Le Maersk Alabama est arrivé samedi au port de Mombasa

Article publié le 11/04/2009 Dernière mise à jour le 12/04/2009 à 04:22 TU

Un remorqueur italien, avec 16 personnes à bord a été capturé samedi dans le golfe d'Aden par des pirates somaliens. Richard Phillips, le capitaine américain du cargo Maersk Alabama, est lui toujours retenu en otage sur un canot de sauvetage à la dérive, faute de carburant. Des chefs coutumiers somaliens ont offert leur aide pour négocier sa libération. Le cargo qu'il commandait et son équipage, capturés brièvement mercredi par des pirates somaliens dans l'océan Indien, sont arrivés samedi soir au port kényan de Mombasa, sa destination initiale. Depuis une semaine les pirates somaliens multiplient les raids malgré la présence navale étrangère.

Le <em>Maersk Alabama</em> entre dans le port de Mombasa filmé par une équipe de télévision, le 11 avril.(Photo : Reuters)

Le Maersk Alabama entre dans le port de Mombasa filmé par une équipe de télévision, le 11 avril.
(Photo : Reuters)


Avec notre envoyée spéciale à Mombasa, Stéphanie Braquehais

Les premiers mots qu’on a pu entendre de la part de l’équipage : « He saved our lives » (Il a sauvé nos vies). Ce sont donc les mots de l’équipage pour rendre hommage au capitaine du bateau qui s’était donc porté volontaire pour être otage des pirates. Le Maersk Alabama est arrivé lentement à quai, sous haute sécurité, avec trois heures de retard sur l’heure prévue. Des conteneurs ont été placés pour empêcher les journalistes de voir ou même de parler à l’équipage.

J’ai pu voir les conteneurs de nourriture. Quelques personnes qui appartenaient à l’équipage se tenaient sur le pont et aussi quelques soldats debout avec leur arme à la main. Des représentants de l’ambassade américaine sont présents à quai. On ne sait pas encore quelle est la destination de l’équipage. Un charter était attendu à l’aéroport de Mombasa mais nous n’en savons pas plus.

Le représentant du Programme alimentaire mondial pour la Somalie est également présent. Et puisque le bateau contenait 3 000 tonnes de nourriture pour la Somalie et 5 000 tonnes pour le Kenya et l’Ouganda, il a plutôt exprimé son inquiétude car cette fois les pirates ont saisi un bateau venu renforcer les stocks de nourriture qui n’approche pas du tout les côtes somaliennes mais reste dans les eaux internationales. Quelle est dans ce cas l’avenir de l’aide alimentaire dans la région ? C’est la question qu’il se pose.

Le capitaine Richard Phillips, un héros émerge

Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse

Tandis que se prolonge la prise d’otage au large des côtes somaliennes, un héros émerge de cet affrontement : le capitaine Richard Phillips, âgé de 53 ans. Il a fait à deux reprises preuve de sa détermination et de son sens du devoir, d’abord en se sacrifiant pour sauver son équipage, ensuite en sautant à l’eau pour tenter d’échapper à ses ravisseurs.

Ceux qui ont travaillé avec lui, ou partagé ses études à l'Académie maritime du Massachusetts, disent ne pas être surpris. Cela fait à la fois partie de la formation et du caractère de capitaine Phillips. Ils soulignent également qu’il a été entraîné à vivre dans l’inconfort extrême d’un canot de sauvetage, comme celui sur lequel il est détenu. Mais ceux au milieu desquels il a décidé de vivre sont sans doute plus surpris de cet aspect de son personnage.

Le capitaine a installé sa famille dans le Vermont, qui est aux Etats-Unis ce que la Suisse est à l’Europe. Un Etat qui ne serait être plus étranger à la mer. Dans un petit village qui s’appelle Underhill, (sous la colline), le capitaine a l’image d’un père tranquille qui, lors de ses retours à la maison, s’adonne aux joies du bricolage, des sports d’hiver et de l’animation d’un club de golf pour retraités. Cet oasis de tranquillité est devenu une attraction médiatique où il n y a pas grand-chose à voir entre le magasin local et les voisins affligés et peu bavards.