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Somalie/Piraterie maritime

Un otage tué et 4 libérés lors d’une opération de l’armée française

par  RFI

Article publié le 10/04/2009 Dernière mise à jour le 11/04/2009 à 19:33 TU

Les pirates somaliens à bord du voilier français, le <em>Tanit</em>, le 10 avril 2009.(Photo : Reuters)

Les pirates somaliens à bord du voilier français, le Tanit, le 10 avril 2009.
(Photo : Reuters)

Quatre Français, dont un enfant, retenus en otage sur le voilier Tanit par des pirates somaliens, ont été libérés vendredi par l'armée française. Mais un cinquième otage a été tué pendant l'opération. Le ministre de la Défense Hervé Morin n'a pas exclu samedi que le propriétaire du voilier, Florent Lemaçon, ait été tué par « un tir français » et a annoncé « une enquête judiciaire ». Les quatre survivants du voilier français Tanit, arrivés samedi à Djibouti, sont attendus dimanche à Paris.

L'opération commando

A chaque fois qu'un bateau français a été attaqué, au large des côtes de la Somalie, la France est intervenue pour libérer les otages. Ce fut le cas l'an dernier avec les voiliers le Ponant et le Carré d'as mais cette fois l'opération était beaucoup plus risquée. D'abord parce que le Tanit est un navire de petite dimension qui offre peu de recoins pour se cacher et ensuite parce qu'il y avait à bord un enfant de trois ans.

Ce sont pourtant les mêmes équipes qui avaient mené à bien les libérations des deux autres navires français, qui ont été envoyées pour intervenir sur le Tanit. Une opération qui nécessite une parfaite coordination. Au moment même où les tireurs d'élites abattaient les pirates qui se trouvaient sur le pont du voilier, un zodiac avec à son bord huit fusiliers commandos marins, prenait d'assaut le navire. Mais dès les premiers coups de feu et l'effet de surprise passé, les pirates, qui se trouvaient encore à l'intérieur, ont fait usage de leur kalachnikov. C’est très certainement durant cet échange de tir avec les forces spéciales que le skipper Florent Lemaçon a reçu une balle perdue. Une enquête a été ouverte pour savoir exactement qui a été à l'origine de ce tir fatal.

La fin tragique de l'opération vient rappeler que ces missions sont toujours extrêmement délicates et que la puissance de feu ne suffit pas. Il y avait autour du Tanit pas moins de trois frégates de la marine nationale, et près de soixante dix fusiliers commandos prêts à l'action. Mais c'est seulement un petit groupe d'hommes, très entraînés, qui, au dernier moment, s'est retrouvé face aux pirates sur un voilier de douze mètres de long.

Un enchaînement infernal

Depuis plusieurs jours, la marine française savait où se trouvait le Tanit, ce bateau attaqué par des pirates, samedi dernier. Jeudi, les soldats français et des personnes chargées de négocier, avaient appelé les pirates à la radio pour leur proposer un marché : « Relâcher les cinq otages contre une rançon ». C'est-à-dire donner de l'argent aux bandits pour qu'en échange ils laissent partir les Français. Mais, les pirates n'ont rien voulu savoir et ils ont continué à naviguer vers la terre ferme, vers le port de Ras Hafun en Somalie. Mais « face à des menaces de plus en plus précises », une opération pour libérer les otages avait été décidée au plus haut niveau.

Hervé Morin, ministre français de la Défense

« L'ensemble des éléments, conjugués avec le fait que la dérive naturelle du bateau l'amenait à être sur les côtes dans la nuit, ont conduit le président de la République à décider d'une intervention. »

11/04/2009 par Olivier Fourt


Général Jean-Louis Georgelin, chef d'Etat-major des armées

« Deux fusillers-commandos ont immédiatement pu sécuriser deux des otages qui étaient à l'avant du bâtiment, deux autres - la mère et l'enfant - ont été sécurisés à l'arrière. »

11/04/2009 par Olivier Fourt


Le capitaine américain toujours prisonnier

Un autre groupe de pirates somaliens réclame le paiement d'une rançon pour libérer le capitaine américain du porte-conteneurs Maersk Alabama, pris mercredi dans l'océan Indien. Le navire a échappé à ce groupe, mais ils ont capturé le capitaine qu'ils retiennent prisonnier en mer à bord d'un canot de sauvetage. Celui-ci aurait tenté de s'évader à la nage mais a été repris par ses kidnappeurs.

Des navires de guerre américains se trouvent actuellement dans la zone où l'otage est captif. La récupération du capitaine sain et sauf est qualifié de priorité absolue par Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense. Sa collègue des Affaires étrangères Hillary Clinton prône, quant à elle, une solution internationale au fléau de la piraterie dans la Corne de l'Afrique.

La marine nationale française en première ligne

La marine nationale française est en première ligne dans cette lutte contre la piraterie somalienne. Elle vient d'ailleurs de se voir confier le commandement de la Combined Task Force (CTF 150). Il s’agit d’une flotte de la coalition internationale qui mène, depuis 5 ans, des opérations contre le terrorisme et la contrebande dans l'océan Indien.