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Etats-Unis

Le casse-tête du budget américain

par Myriam Berber

Article publié le 21/04/2009 Dernière mise à jour le 21/04/2009 à 16:18 TU

Déterminé à réduire les dépenses de l’Etat, Barack Obama demande à son administration de réaliser 100 millions de dollars d’économies en trois mois. Un exercice d’autant plus difficile que, dans le même temps, la Maison Blanche annonce de nouvelles aides publiques pour les constructeurs automobiles General Motors et Chrysler.
Le président américain a réuni lundi 20 avril 2009 les membres de son cabinet à la Maison Blanche, à Washington.(Photo : Reuters)

Le président américain a réuni lundi 20 avril 2009 les membres de son cabinet à la Maison Blanche, à Washington.
(Photo : Reuters)


Vivement critiqué par ses adversaires politiques pour un très coûteux plan de relance de 787 milliards de dollars, Barack Obama a décidé de réduire le train de vie de l’administration américaine. Dans un souci de rigueur budgétaire, le président a demandé, lundi 20 avril 2009, à son gouvernement de trouver 100 millions de dollars d’économies au cours des trois prochains mois. « 100 millions de dollars d’économie, c’est une goutte dans la merMais une centaine de millions par ici, une centaine de millions par là, et rapidement, même à Washington, cela fait de l’argent », a-t-il expliqué.

Cet effort s’ajoute à l’examen du budget ligne par ligne auquel l’équipe Obama est déjà en train de procéder. En février, lors de la présentation de son budget, Barack Obama avait, en effet, promis qu’il réaliserait des économies partout ou cela serait possible, en supprimant notamment des programmes fédéraux qui se sont révélés inutiles ou inefficaces. La principale victime du dépoussiérage des dépenses inutiles est la défense.

Déficit budgétaire record

Côté dépenses, le budget de l’Etat fédéral s’est complètement emballé, avec le plan de relance de l’économie et les fonds publics injectés pour le sauvetage des banques. Les prévisions budgétaires tablent désormais sur un déficit record de 1750 milliards de dollars pour 2009. Cela représente plus de 12% du produit intérieur brut des Etats-Unis, du jamais vu depuis la Seconde guerre mondiale.

Barack Obama a rappelé à plusieurs reprises qu’il avait hérité d’un déficit budgétaire vertigineux de 1 300 milliards de dollars, dont il n’était pas responsable. Entre les baisses d’impôts qui ont surtout profité aux plus riches et l’augmentation des dépenses militaires, son prédécesseur George W.Bush a creusé le trou des finances publiques. Barack Obama a promis de réduire de moitié le déficit d’ici la fin de son mandat en 2013. Une ambition qui s’appuie sur un retour à une croissance de 3,2% dès 2010. Mais compte tenu de l’état de l’économie américaine et de celle du reste du monde, cela parait difficile.

Une nouvelle aide pour General Motors ?

Nombreux sont ceux qui émettent des doutes sur la capacité de la Maison Blanche à sortir les comptes de l’Etat fédéral du rouge. D’autant que les exigences en termes d’argent frais des constructeurs automobiles ne cessent d’augmenter. General Motors et Chrysler qui ont déjà obtenu 17,4 milliards de dollars de l’Etat, ont demandé une aide supplémentaire. Selon un rapport du Trésor, l’administration a débloqué en mars une enveloppe de près de 500 millions de dollars pour aider Chrysler à tenir jusqu'à la fin du mois d’avril. General Motors pourrait recevoir jusqu’à 5 milliards de dollars en mai.  

Pour trouver de nouvelles ressources sans solliciter de nouveau le contribuable américain, d’autres pistes sont évoquées plus ou moins officiellement. Selon des informations du New York Times, les conseillers économiques de la Maison Blanche travaillent sur un plan de renflouement des banques sans demander davantage d’argent au Congrès. L’opération se ferait en convertissant les prêts du gouvernement aux banques en actions. L’Etat fédéral deviendrait ainsi un actionnaire important de certaines banques. Washington aurait déjà négocié un tel processus avec Citigroup.