par Myriam Berber
Article publié le 30/03/2009 Dernière mise à jour le 30/03/2009 à 23:19 TU
Les plans de restructuration présentés par GM et Chrysler ont été jugés non viables par Washington.
(Photo: Reuters)
« Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile », a réaffirmé Barack Obama. Reste que le président américain ne s’est pas résolu à débloquer des prêts supplémentaires pour deux des trois constructeurs automobiles de Detroit, General Motors et Chrysler. Les plans de relance « ne vont pas suffisamment loin pour justifier un nouvel investissement des ressources des contribuables », a-t-il expliqué.
« On ne peut pas laisser la survie de notre industrie automobile dépendre indéfiniment de l’argent public. »
Pour maintenir la pression sur la direction des deux constructeurs, Barack Obama suggère la solution d’une faillite organisée, comme le permet le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites pour « les aider à se restructurer». Et Barack Obama de souligner que « cette mise sous la protection de la loi sur les faillites serait de courte durée, les constructeurs poursuivraient leur activité ».
Rick Wagoner débarqué
Malmenés par la crise qui a fait plonger les ventes automobiles depuis 27 ans, GM et Chrysler ont demandé respectivement 16,6 et 5 milliards de dollars de plus au Trésor américain. Les deux constructeurs ont déjà reçu en décembre 17,4 milliards de dollars de prêts fédéraux, contre leur engagement de présenter des plans de restructuration viables avant le 31 mars 2009.
General Motors qui a perdu 82 milliards de dollars depuis 2005, s’est engagé à supprimer encore 49 000 postes dans le monde cette année, à fermer cinq usines de plus et à abandonner plusieurs modèles. Pour le président américain, cela ne suffit pas. Le président adresse un ultimatum de 60 jours à General Motors « pour présenter une stratégie viable ». Pour avoir laissé GM trop dépendant des ventes des grosses cylindrées en Amérique du Nord, le PDG de GM, Rick Wagoner, a également été contraint à la démission.
Nouer des alliances
Chrysler se retrouve aussi avec le couteau sous la gorge. Pour la Maison Blanche, l’entreprise ne peut plus fonctionner de manière indépendante, mais seulement dans le cadre d’une alliance lui permettant de faire son entrée sur le marché des petites voitures. Chrysler dispose de 30 jours pour finaliser son alliance avec Fiat. Le groupe automobile italien et le constructeur américain ont signé, le 20 janvier 2009, un accord préliminaire pour un partenariat stratégique. Fiat devrait prendre une participation de 35% au capital de Chrysler, en échange d’un accès à ses usines américaines et son réseau outre-Atlantique. Une fois cette alliance finalisée, Chrysler pourra espérer recevoir de nouveaux prêts d’un montant de 5 milliards de dollars.