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Etats-Unis

Barack Obama prêt à en découdre avec la crise

par Myriam Berber

Article publié le 12/01/2009 Dernière mise à jour le 12/01/2009 à 22:36 TU

Barack Obama espère créer des millions d’emplois d’ici à fin 2010, grâce à son nouveau plan de relance. (Photo: Reuters)

Barack Obama espère créer des millions d’emplois d’ici à fin 2010, grâce à son nouveau plan de relance.
(Photo: Reuters)

Face à la situation économique des Etats-Unis, Barack Obama compte frapper fort et vite. C’est ce qu’il a voulu montrer ce week-end lors de sa dernière allocution radio en tant que président élu. Il a détaillé les bénéfices attendus de son plan basé sur la relance de la consommation des ménages et les économies d'énergie. Selon Barack Obama, ce plan pourrait créer ou sauver entre 3 et 4 millions d’emplois d’ici à 2010, dont 90% dans le secteur privé.

A quelques jours de son investiture, l’heure est grave pour le futur 44ème président des Etats-Unis qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009. L’économie américaine traverse la plus grave crise financière depuis celle de 1929. Face à une situation qui va encore vraisemblablement se dégrader, Barack Obama a appelé à « une action immédiate et urgente ». Il a aussi reconnu que « toutes ses promesses de campagne ne pourraient être tenues au rythme prévu initialement ».  

La lutte contre la récession est son unique priorité. « En 2008, nous avons perdu plus d’emplois qu’à aucun autre moment depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais cette crise est aussi l’occasion de changer de politique, de gouverner autrement », a notamment déclaré le futur président. Pour faire redémarrer une économie en panne, Barack Obama presse le Congrès d’adopter au plus vite son plan de relance, évalué à plus de 775 milliards de dollars sur deux ans.

 La création d’emplois « made in America »

Le président Obama assure que ce plan pourrait « créer ou sauver entre 3 et 4 millions d’emplois ». Selon le rapport cité par le président et établi afin que les Américains puissent voir exactement ce qui signifiera concrètement ce plan pour l’économie, 90% des emplois créés le seront dans le secteur privé, tandis que les 10% restants seront des emplois sauvés dans le public. Près de 500 000 emplois pourraient être créés dans le secteur des énergies propres. « Ces emplois made in America consistent à fabriquer des panneaux solaires et des turbines éoliennes, à mettre au point des voitures propres et de nouvelles technologies dans le domaine énergétique, ne peuvent pas être délocalisé », a-t-il expliqué. Environ 400 000 emplois seront créés grâce aux grands chantiers qui seront lancés à travers le pays pour réparer et moderniser les infrastructures, ainsi que des centaines de milliers dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Des allégements d’impôts sont également prévus pour les entreprises qui investiront dans de nouveaux équipements. Pour stimuler la consommation, moteur du PIB, Barack Obama s’est engagé à poursuivre les réductions d’impôts votées sous l’administration Bush. Il propose un abattement annuel de 1 000 dollars pour les ménages, dont les revenus annuels n’excédent pas 250 000 dollars, soit 95% des Américains.

2,6 millions d’emplois perdus

Les chiffres alarmants du ministère américain du Travail ont forcé le président et son équipe à réagir vite. En décembre 2008, 524 000 emplois ont disparu. Le taux de chômage se situe désormais à 7,2% de la population active, son niveau le plus haut depuis 1983. Sur l’ensemble de l’année 2008, l’économie américaine a perdu 2,6 millions d’emplois, dont un million pendant les deux derniers mois de 2008. Du fait de la conjoncture économique, plus 8 millions de personnes sont désormais contraintes de travailler à temps partiel contre leur gré, soit 74% de plus qu'un an plus tôt.

Le secteur le plus touché est celui des services qui emploie près de 85% de la main d’œuvre américaine non agricole. Ces derniers jours, les grands groupes industriels comme le groupe informatique Dell et le géant de l’aluminium Alcoa ainsi que les chaînes de magasins, Macy’s et Walgreen, ont annoncé des réductions d’effectifs. La dégradation du marché du travail aux Etats-Unis est loin d’être terminée.