par Myriam Berber
Article publié le 19/01/2009 Dernière mise à jour le 19/01/2009 à 17:09 TU
George W.Bush laisse à son successeur un pays à genoux, menant deux guerres, en Irak et en Afghanistan, et se débattant dans la plus grave crise financière depuis la Grande dépression. Plus de 37 millions d’Américains vivent en dessous du seuil de pauvreté et 46 millions sont dépourvus de couverture médicale en raison de l’explosion des prix des assurances. Georges W. Bush a voulu une société de propriétaires, mais la déréglementation du crédit a déclenché un véritable désastre. Plus de 4 millions d’Américains étranglés par la crise des crédits hypothécaires à risques (« subprimes ») perdront bientôt leur logement.
Entre les baisses d’impôts qui ont surtout profité aux plus riches et l’augmentation des dépenses militaires, George W.Bush a vidé les caisses de l’Etat fédéral. Barack Obama se retrouve avec un déficit budgétaire vertigineux de 1 200 milliards de dollars pour l’exercice 2008/2009. Du fait de la récession, le taux de chômage se situe désormais à 7,2% de la population active, son niveau le plus haut depuis 1983. Sur l’ensemble de l’année 2008, l’économie américaine a perdu 2,6 millions d’emplois, dont un million pendant les deux derniers mois de 2008.
Une action urgente
Fort de l’appui du Congrès démocrate, le nouveau président devrait au plus vite lancer son plan de relance de 825 milliards de dollars sur deux ans qui combine investissements et baisses d’impôts. Concrètement, une enveloppe de 550 milliards sera consacrée à des investissements pour créer ou sauvegarder entre 3 et 4 millions d’emplois d’ici à 2010. Près de 90% des emplois créés le seront dans le secteur privé et 10% dans le secteur public. Près de 500 000 emplois pourraient être créés dans le secteur des énergies propres. Environ 400 000 dans la construction d’infrastructures, ainsi que des centaines de milliers dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Barack Obama souhaite notamment rendre la couverture médicale obligatoire pour les enfants. Pour les adultes, il veut inciter les employeurs à fournir une assurance à leurs salariés en échange d’un crédit d’impôt. Une priorité difficile à maintenir dans le contexte de récession.
Un capital de confiance record
Ce plan de relance prévoit également 275 milliards d’allégements fiscaux. Barack Obama s’est engagé à poursuivre les réductions d’impôts votées sous l’Administration Bush. Il propose un abattement annuel de 1 000 dollars pour les ménages dont les revenus annuels n’excèdent pas 250 000 dollars, soit 95% des foyers américains. En revanche, il souhaite supprimer les réductions d’impôts pour les plus riches.
Outre des investissements et des allégements fiscaux, ce plan décidera un moratoire pour les propriétaires de logement incapables de rembourser leur crédit et devrait soutenir une industrie automobile en faillite. General Motors et Chrysler ont déjà reçu 17,4 milliards de dollars de prêts du gouvernement fédéral, évitant à court terme un défaut de paiement. Le nouveau président a également promis d’agir vite pour réformer le système de régulation des marchés financiers, dont les insuffisances ont été révélées par la crise des crédits hypothécaires à risques (« subprimes »).
Malgré la crise, Barack Obama entre à la Maison Blanche avec un taux de confiance record, le plus élevé de tous les présidents américains depuis 30 ans. Selon des sondages, 79% des Américains se déclarent optimistes pour les quatre années qui viennent, un pourcentage qui pulvérise ceux obtenus par ses cinq prédécesseurs. Bill Clinton était à 70% et Ronald Reagan à 69% lors de leur investiture. Conscient de telles attentes, Barack Obama a appelé le peuple américain au réalisme, soulignant qu’une telle crise ne pouvait être réglée du jour au lendemain.
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