Article publié le 22/04/2009 Dernière mise à jour le 22/04/2009 à 00:48 TU
Une agence pour l'emploi à Madrid. 15,5% de la population active espagnole est au chômage selon Eurostat. C'est le taux le plus élevé de la zone euro.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Je vends mon rein contre 120 000 euros ou bien un de mes poumons en échange de la prise en charge de mon crédit immobilier… » C’est le genre d’annonces terribles et dramatiques que l‘on peut lire sur certains sites internet, treize sites internet exactement si l’on en croit la FACUA, une des plus importantes associations de consommateurs en Espagne.
L’association a répertorié une trentaine d’annonces dans lesquelles des gens proposent de vendre leurs organes, des gens désespérés. Parmi eux, des immigrés d’origine latino-américaine. Ils vendraient leurs reins, leur moelle osseuse ou encore leur poumon pour des sommes allant de 15 000 à un million d’euros. De quoi faire face à la faillite d’une entreprise, à des dettes exorbitantes ou à l’incapacité de rembourser son logement dans un pays où le chômage bat tous les records ; on parle d’un million de nouveaux chômeurs cette année, des étrangers en majorité.
L’Espagne est le premier pays au monde pour le don d’organe mais évidemment la vente d’organe est punie, très lourdement même. La FACUA redoute que des mafias spécialisées dans le trafic ne profitent de la situation.