par RFI
Article publié le 22/04/2009 Dernière mise à jour le 22/04/2009 à 16:25 TU
Les onze pirates somaliens interceptés au large du Kenya par la marine française, mercredi dernier à 900 kilomètres des côtes, ont été remis ce mercredi matin aux autorités kényanes à Mombasa et cela dès l'arrivée du Nivôse, la frégate française qui les transportait. Lors de leur arrestation, ces pirates présumés naviguaient sur « un bateau mère et deux skiffs d'assaut », selon l'armée française. Un hélicoptère du Nivôse a pu déjouer, le 14 avril au soir, une attaque contre le navire Safmarine Asia, battant pavillon du Liberia. Les pirates devraient être présentés à la justice kényane pour être inculpés jeudi et leur procès devrait avoir lieu dans la foulée.
Jean-Marc le Quilliec, capitaine de la frégate française Nivôse, montre le matériel que possédaient les pirates somaliens arrêtés le 14 avril dernier : des kalashnikov et des ancres servant de grappins.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondante à Mombasa, Stéphanie Braquehais
Avant la remise des pirates présumés aux autorités kényanes, le capitaine du Nivôse, Jean-Marc le Quillec, a accueilli dans le carré des officiers de la frégate le conseiller juridique de l’Union européenne Anti Lehmus Jarvi, pour qu’il puisse examiner toutes les preuves à charge rassemblées contre les pirates présumés : un épais dossier constitué de plus d’une centaine de photos et un descriptif de l’opération des commandos de la marine française pour arrêter les onze pirates. « Ces documents sont tout à fait suffisants pour cette première étape, si pour une raison quelconque les Kényans demandent des informations complémentaires, je vous en informerai, mais de toute façon, le procès ne débutera pas avant au moins deux mois. Mais en tout cas, selon mon point de vue, c’est un très bon travail », a déclaré Anti Lehmus Jarvi.
C’était ensuite au tour de la police kényane de faire le tour des éléments rassemblés sur la plate-forme à hélicoptères du Nivôse. « Nous les récupérons et les embarquons pour mener plus avant l’enquête » a déclaré Samson Wandera, officier de la police criminelle du Kenya. Il a également révélé avoir pris possession des armes qui ont été récupérées sur les pirates : « Il y a quatre fusils-mitrailleurs AK47, des ancres servant de grappins, des munitions (une centaine environ) et également trois couteaux qui ont été trouvés sur eux ».
Comparution dans la journée
Un par un, les commandos français ont fait descendre les onze pirates présumés qui s’engouffrent dans les deux véhicules de la police kényane. Leur première comparution aura lieu dans les 24 heures, avant que le procès ne débute d’ici plusieurs semaines. Les détenus seront inculpés pour une attaque présumée sur un bâtiment de commerce, le Safmarine Asia.
Le Nivôse, qui opérait dans le cadre de l'opération européenne Atalante lors de la capture des onze pirates présumés, avait ensuite reçu l'ordre de faire route vers Mombasa. Le Kenya et l'Union européenne ont signé début mars un accord pour la remise des pirates présumés et pour qu'ils soient jugés par les autorités kényanes. Le Nivôse a relevé le 12 avril le Floréal dans la force Atalante. Depuis avril 2008, la France a interpellé 71 pirates et trois ont été tués, lors de neuf opérations au large des côtes somaliennes et kényanes.
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