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Sri Lanka

La résistance des Tigres face à l'armée

par  RFI

Article publié le 23/04/2009 Dernière mise à jour le 24/04/2009 à 04:37 TU

Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, annonce l'envoi immédiat d'une mission humanitaire, au Sri Lanka. Le flot de refugiés en provenance de la zone de conflit commence à dépasser les capacités des organisations humanitaires. Dans ce mouchoir de poche au nord-est de l'île, les civils sont prisonniers, entre les tirs des rebelles et l'assaut final de l'armée gouvernementale. Il y a des centaines de morts et de blessés. Le gouvernement sri-lankais empêche les ONG d'accéder au nord-est de l'île et pour ne rien arranger, les Tigres tamouls refusent toujours de se rendre. D'après l'ONU, 50 000 civils seraient encore bloqués dans la zone des combats.

Des civils arrivent au village de Putumatalan, au nord du Sri Lanka, après avoir fui une zone de combats, le 22 avril 2009. (Photo : Reuters)

Des civils arrivent au village de Putumatalan, au nord du Sri Lanka, après avoir fui une zone de combats, le 22 avril 2009.
(Photo : Reuters)


« Lorsque tous les civils auront quitté la zone, expliquent les responsables militaires sri-lankais, l'armée ne fera plus qu'une bouchée des derniers combattants LTTE ».

De fait, l'utilisation des civils comme boucliers humains par les rebelles complique les opérations pour l'armée sri-lankaise.

Mais, ce n'est pas le seul facteur. Les LTTE conservent apparemment une puissance de feu certaine. Leur leader Prabhakaran qui se fait lui même appeler « l'Invincible » avait réussi à constituer une force comparable à l'armée sri-lankaise elle-même. Leurs positions ont commencé à se fragiliser à partir de 2005, mais ils conservaient encore un stock d'armes très important il y a encore peu de temps.

Surtout, ce qui est à craindre, pour le gouvernement sri-lankais, c'est la poursuite de la guerre sous d'autres formes, celle des attentats terroristes, des attaques suicides dont les Tigres se sont fait une spécialité.

Enfin, le chef tamoul Prabhakaran reste une cible de choix pour les autorités. En décapitant le mouvement, les autorités souhaitent décourager à jamais les Tamouls qui seraient tentés de poursuivre la lutte armée.

Les combattants ont pour ordre de ne jamais abandonner les armes, ils portent une pastille de cyanure pour se suicider plutôt que de se rendre. Le bain de sang paraît inévitable.

A écouter

Nimalkar Fernando, avocate

« Le gouvernement sri-lankais a lui aussi pris la population en otage... On ne peut rien vérifier, aucun média international n'a été autorisé à rentrer... »

23/04/2009

Rajiva Wijesinha, membre du gouvernement sri-lankais

« Nous devons entamer un processus pour vérifier au cas par cas, pour établir les types de crimes car, après tout, il y a des règles internationales sur les crimes contre l'humanité.. … je ne crois pas que l’on peut imaginer une quelconque amnistie pour les dirigeants (des Tigres). » 

24/04/2009

Jehan Perera, dirigeant du Conseil national pour la paix du Sri Lanka

« Le conflit politique va se perpétuer entre une population tamoule vraiment ébranlée et en colère, et une population cinghalaise qui souhaite que cela ne se reproduise pas et ... va privilégier une ligne dure, une ligne militaire. Le pays va rester divisé. »

23/04/2009