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Sri Lanka

« Confessions » de deux Tigres repentis

par  RFI

Article publié le 29/04/2009 Dernière mise à jour le 30/04/2009 à 14:49 TU

Le ministère de la Défense du Sri Lanka s’est livré ce mercredi, à une véritable opération de propagande sur son site internet, en diffusant les confessions de deux cadres des Tigres tamouls qui se « seraient rendus » la semaine dernière. Pendant ce temps, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères et son homologue britannique, David Miliband, en déplacement dans ce pays, n’ont obtenu ni trêve, ni accès humanitaire aux civils piégés dans les combats qui font toujours rage dans le nord-ouest de l'île.

Le porte-parole des Tigres tamouls, Velayudam Dayanidi (g), plus connu sous le non de Daya Master (g) et l'interprète surnommé "George" (d) sur une photo diffusée par le l'armée sri-lankaise le 23 avril 2009.(Photo : Reuters)

Le porte-parole des Tigres tamouls, Velayudam Dayanidi (g), plus connu sous le non de Daya Master (g) et l'interprète surnommé "George" (d) sur une photo diffusée par le l'armée sri-lankaise le 23 avril 2009.
(Photo : Reuters)

Ils sont assis sur un grand canapé en cuir gris, bien habillé et visiblement en bonne santé. George, ancien traducteur du principal négociateur des Tigres, livre la version officielle de sa reddition : « Les Tigres m'ont longtemps empêché de fuir... alors j'ai dû attendre le bon moment. Et lorsque les gens ont commencé à quitter la zone des combats en grand nombre pour profiter de l'opération de sauvetage de l'armée, je me suis joint à eux pour rejoindre le gouvernement... ».

George, la cinquantaine, une vie passée chez les Tigres parle désormais du gouvernement comme d’un sauveur. Le fait-il sous la menace? Il s'exprime en toute décontraction, comme d'ailleurs son camarade Daya Master, ancien porte-parole des séparatistes : « Quand les Tigres se sont retirés des pourparlers de paix en 2006, j'ai décidé de quitter le mouvement parce que moi, je croyais aux négociations de paix. Je ne voulais pas rester et je cherchais une opportunité pour fuir. Les Tigres m'ont forcé à travailler pour eux et le 20 avril, j'ai pu fuir avec ma famille vers le nord ».

Les deux hommes racontent ensuite comment les Tigres tamouls se servent des populations comme bouclier humain, comment ils exécutent ceux qui veulent fuir.

Evidemment, la mise en scène télévisée ne trompe personne. Elle est là pour servir une cause... celle du gouvernement.