Article publié le 04/05/2009 Dernière mise à jour le 04/05/2009 à 14:14 TU
Chaque avion arrivant à l'aéroport de Pékin est désinfecté pour éviter toute propagation du virus de la grippe A.
(Photo : Reuters)
La crainte de la propagation du virus A/H1N1 a conduit certains gouvernements à prendre des mesures draconiennes, - quarantaines, contrôles aux aéroports -, des dispositions parfois jugées excessives. Ainsi la Chine s'est attirée les foudres du Mexique après avoir placé 70 Mexicains en quarantaine à Hong Kong. Le régime communiste a nié toute discrimination à l'encontre des ressortissants du pays latino-américain. De son côté, l'Egypte a opté pour l'abattage des porcs, ce qui ne va pas sans une vigoureuse résistance des éleveurs.
Avec notre correspondant à Pékin, Sébastien Le Belzic
« Ce n’est pas de la discrimination, mais de la prévention ». Le gouvernement chinois a tenu à s’expliquer, lundi, après la mise en quarantaine de plus de 70 ressortissants mexicains. Ils ont été placés en isolement et même leur ambassadeur n’a pas pu les rencontrer. Un seul d’entre eux présente les symptômes de la maladie. Mexico ne décolère pas, mais cette crise diplomatique ne fait pas trembler Pékin, beaucoup moins en tout cas que le spectre de cette nouvelle pandémie.
Le virus A/H1N1 rappelle à tous ici celui du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ou de la grippe aviaire. La Chine a donc renforcé ses mesures de contrôle sanitaire ; dans les aéroports et les hôpitaux, c’est l’état d’alerte.
Des mesures de précaution que le ministre de la Santé chinois a qualifiées de test. Un test grandeur nature, la Chine ne veut prendre aucun risque, même si pour cela elle doit utiliser la manière forte.
Lors de l’épidémie de SRAS en 2003, la Chine s’était enfermée dans un mutisme complet et avait tardé à prendre des mesures. Le gouvernement veut donc montrer à l’opinion publique chinoise qu’il a tiré les leçons de ses erreurs. Un point quotidien est publié dans les médias et chaque malade suspect est automatiquement placé en quarantaine.
Abattage des porcs : les coptes égyptiens divisés |
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti « Les coptes ne mangent pas de viande de cochon. Ce sont les étrangers et les touristes qui consomment du porc ». Cette déclaration du pape Chenouda III à la une du journal officieux Al Ahram est la cause de la polémique grandissante. Les éleveurs de cochons, tous coptes, y ont vu une bénédiction à la décision gouvernementale et donc un feu vert pour détruire leur gagne-pain. Mais, comme on ne critique jamais le pape orthodoxe directement en Egypte, les éleveurs se sont contentés de démontrer l’inverse des propos de Chenouda III. Dimanche, les éleveurs de cochons ont donc appelé le chef de leur Eglise à intervenir en leur faveur et à participer à leur dédommagement. Même si l’Eglise a déclaré ne pas être responsable de la décision gouvernementale, elle n’a pas exclu de venir en aide à tous les demandeurs, y compris les éleveurs. |
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