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Tchad / Soudan

Incursion de rebelles: Ndjamena accuse Khartoum

par  RFI

Article publié le 05/05/2009 Dernière mise à jour le 06/05/2009 à 13:56 TU

Le gouvernement de Ndjamena a accusé, ce mardi, le Soudan d’avoir lancé « plusieurs colonnes armées, avec des centaines de véhicules »  contre le Tchad, en violation des accords, signés dimanche dernier à Doha, qui devaient réconcilier les deux Etats voisins. En février 2008, Khartoum avait déjà été accusée d’avoir appuyé les rebelles qui avaient déclenché une importante offensive en direction de Ndjamena dans le but de renverser le président Idriss Déby Itno. Dans une déclaration à la radio d’Etat, mardi matin, le ministre tchadien de la Communication, Mahamat Hissène, a souligné que le régime soudanais « en déclenchant cette agression programmée vient de renier la signature qu’il a apposé à Doha ». Pour sa part, le Soudan a affirmé qu’il n’a « aucun lien » avec cette offensive qui, selon Khartoum, concerne uniquement « l’armée tchadienne et les rebelles tchadiens ». Selon plusieurs sources au Tchad, les combats n’ont pas encore commencé.     

(Carte : H.Maurel/RFI)

(Carte : H.Maurel/RFI)

Aucun affrontement au sol n'est à signaler mais une chose est sûre : plusieurs dizaines de véhicules rebelles sont désormais au Tchad. Selon des sources concordantes, deux colonnes de l'Union des Forces de la Résistance (UFR) sont passées la nuit dernière aux environs d'Abdi, une localité située à 65 kilomètres au nord de Goz Beïda et 140 kilomètres au sud-est d'Abéché. D'autres véhicules rebelles sont également entrés au Tchad beaucoup plus au sud vers Tizi, non loin de la frontière centrafricaine. Selon les dernières informations dont nous disposons, les colonnes de l'UFR se seraient mardi matin positionnées à une vingtaine de kilomètres autour de Goz Beïda, une localité où la Mission de l'ONU au Tchad et en Centrafrique (Minurcat) a renforcé ses effectifs militaires. Pour l'heure, l'armée tchadienne est en alerte mais elle n'est pas allée au contact car elle craint des embuscades.

Les combats n'ont donc pas encore débuté mais la bataille diplomatique a, elle, été relancée, deux jours à peine après la signature de l'accord de Doha entre le Tchad et le Soudan. Ndjamena a accusé directement Khartoum d'avoir lancé plusieurs colonnes contre le Tchad. Le porte-parole du gouvernement parle d'une « agression programmée » et en appelle à la communauté internationale pour constater « la mauvaise foi de Khartoum ».

Le Soudan, lui, dément tout lien avec cette offensive. Pour leur part, les rebelles de l'UFR demandent à la France de rester neutre et menacent de tirer sur tous les avions qui les survoleront. Dans ce contexte tendu, les Nations unies ont demandé à leurs personnels de réduire leurs déplacements et la Minurcat a intensifié ses patrouilles.

La France a exprimé mardi sa « grande préoccupation » à la suite d'informations sur cette incursion de groupes armés au Tchad en provenance du Soudan. « Nous suivons avec une grande préoccupation la situation dans l'est du Tchad », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier. Relevant que « des groupes armés auraient pénétré au Tchad en provenance du Soudan » et qu'il « semble qu'ils soient entrés de plusieurs dizaines de kilomètres en territoire tchadien », il a rappelé l'attachement de la France « à la stabilité et à l'unité du Tchad, que rien ne doit menacer ».

Eric Chevallier

Porte-parole du quai d'Orsay

« Nous sommes préoccupés par la concomitance entre la signature d'un accord entre le Tchad et le Soudan et, presque en même temps, cette incursion de rebelles armés venant du Soudan. »

06/05/2009 par Cyril Bensimon

A écouter

Mahamat Hissène

« Nous sommes confiants. Nous pensons que l'armée [tchadienne] a fait sa mutation et qu'elle est capable d'endiguer cette invasion. »

06/05/2009