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Tchad / Soudan

Ndjamena menace de rompre avec Khartoum

Article publié le 10/05/2009 Dernière mise à jour le 11/05/2009 à 11:50 TU

Le président du Tchad, Idriss Deby.( Photo : AFP )

Le président du Tchad, Idriss Deby.
( Photo : AFP )

Le président tchadien menace une nouvelle fois de rompre avec le Soudan. Dans un discours, prononcé samedi 9 mai, devant un conseil des ministres extraordinaire consacré à la situation du pays après la nouvelle offensive de la rébellion, Idriss Deby Itno a directement mis en cause Khartoum. Il a affirmé qu'il envisage de rompre les relations diplomatiques avec son voisin « le moment venu si la situation n’évolue pas positivement ». Il a annoncé aussi la fermeture d'écoles et de centres soudanais au Tchad.

Dans l’immédiat, plusieurs mesures concrètes vont être appliquées : les centres culturels soudanais seront fermés et les écoles financées par le Soudan seront reprises par le gouvernement tchadien. Quant aux enseignants de ces établissements, le président Deby Itno affirme « qu’ils sont des agents de renseignements soudanais et qu’ils doivent maintenant regagner leurs pays ».  

L'UA visée aussi

Le président tchadien a également fortement critiqué l’Union africaine à qui il envisage « de retirer sa confiance, et compte désormais uniquement sur les Nations unies pour la résolution de cette crise ». Il reproche à l’UA « son incapacité à trouver des solutions appropriées » et n’a pas apprécié « qu’elle ne cite pas nommément le Soudan même si elle a fermement condamné l’attaque des rebelles ».

Enfin le président tchadien s’en est également pris aux représentants de la Libye et de la Chine, « ils ont eu, selon lui, un comportement inamical lors de la  réunion du Conseil de sécurité, vendredi 8 mai, et cela nécessite une réponse appropriée, les deux ambassadeurs vont donc être convoqués afin de recevoir les protestations officielles du gouvernement tchadien ».

Roland Van Hauwermeiren, directeur de Oxfam Grande-Bretagne au Tchad

« Si c'est vrai qu'ils (les rebelles) sont sur le chemin du repli, ils pourraient alors repasser dans des zones assez peuplées ou dans des zones où nos acteurs humanitaires sont opérationnels. »

10/05/2009 par Cyril Bensimon

Les  ONG humanitaires dans l'expectative

Certaines ONG humanitaires restent inquiètes : les affrontements dans l’est du Tchad auront détruit tout espoir de retour immédiat des dizaines de milliers de déplacés vers leurs villages respectifs. Un agent de l’ONG Coopi confie « qu’en ce moment humanitaires et déplacés se sont donnés un temps d’observation, histoire de s’assurer de la fin des hostilités ». Néanmoins, les humanitaires s’accordent à dire que « les affrontements n’ont pas eu d’impact direct ni sur les déplacés ni sur les réfugiés soudanais, cantonnés au nord de la zone des combats ».

Le seul souci, c’est le sort de la population civile dans ces zones : y a-t-il eu des victimes civiles ? Y aura-t-il des déplacés ? Difficile de répondre, la zone des combats est isolée et moins peuplée.

Le Haut commissariat des réfugiés annonce qu’il a « dépêché une mission à Koukou Angarana où plus de 60 000 déplacés et réfugiés sont cantonnés ». « Nous voulons parler avec quelques agents en vue d’envoyer plus de 150 000 humanitaires sur place » explique Serge Malet représentant du HCR (Haut commissariat pour les réfugiés) au Tchad.

Le HCR envisage une reprise d’activité dans les 48h à venir, rassuré tant par l’éloignement des rebelles que par la présence, notamment à Goz Beïda, des forces de l’ONU de la Minurca (Mission des Nations unies en République centrafricaine).

RFI