Pakistan

Vallée de Swat : les civils piégés par les combats

Article publié le 10/05/2009 Dernière mise à jour le 10/05/2009 à 09:40 TU

Les combats se poursuivent dans la vallée de Swat dans le nord-ouest du Pakistan. Les autorités sont déterminées à reprendre le contrôle de la région aux talibans où l'offensive dure depuis maintenant deux semaines. Des dizaines de milliers de civils ont quitté la région pour se mettre à l'abri mais de nombreuses personnes sont aujourd'hui bloquées. L'armée pakistanaise multiplie les communiqués pour affirmer qu'elle a mis en déroute les talibans et qu’elle maîtrise la situation alors que le HCR (Haut commissariat pour les réfugiés) craint une catastrophe humanitaire dans la région.

La fuite massive de la population a créé des embouteillages monstres à Dargai dans la vallée de Swat.
(Photo : Asif Aziz/Reuters)

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

La situation est de plus en plus difficile pour les habitants de la vallée de Swat. Dans les hôpitaux on ne trouve plus de médicaments et de nombreux médecins ont quitté la région. Dans toute la vallée, les problèmes d’eau et d’électricité se multiplient et la nourriture commence à manquer. De nombreux magasins qui ne sont plus réapprovisionnés à cause du couvre-feu sont à présent fermés.

Des centaines de milliers de personnes fuient les combats. Mais dans certaines localités, les résidents sont bloqués chez eux : ils se sentent pris au piège à cause du couvre-feu qui rend impossible les mouvements de population. Mais là n’est pas le seul problème : il n’y a pas assez de véhicules pour tout le monde et les routes sont congestionnées. Beaucoup sont obligés de fuir à pied.

Ce dimanche, les autorités provinciales ont annoncé la levée du couvre-feu pendant 7 heures d’affilée pour permettre aux résidents de quitter les zones affectées par le conflit. Des camps pour personnes déplacées ont été installés à la sortie de la vallée de Swat mais, là encore, la situation est précaire.

Ces camps n’ont pour le moment pas la capacité d’accueillir tous les migrants qui devraient prochainement arriver. On attend jusqu’à 500 000 personnes. Le Haut commissariat pour les réfugiés redoute une crise humanitaire d’une extrême gravité.