par RFI
Article publié le 11/05/2009 Dernière mise à jour le 12/05/2009 à 09:55 TU
La journaliste irano-américaine Roxana Saberi à Bam, en 2004, après le tremblement de terre qui a détruit la quasi totalité de la ville.
(Photo : Reuters)
La cour d'appel s'est donc montrée magnanime par rapport au tribunal de première instance qui avait condamné Roxana Saberi à huit ans de prison ferme. Dans le contexte iranien, difficile de savoir ce qui du dossier judiciaire, « vide » selon les avocats de la journaliste, ou du contexte politique, né de l'appel au dialogue lancé par le président américain, a joué en faveur de la jeune femme qui possède la double nationalité américaine et iranienne.
A sa sortie de la prison d'Evine, accueillie par son père, Roxana Saberie s'est contentée de dire qu'elle allait « bien ». Un commentaire sibyllin destiné à rassurer ses partisans. Elle a, en effet, mené durant deux semaines une grève de la faim pour dénoncer le chantage des enquêteurs.
Ces derniers lui avaient conseillé de faire des aveux en échange d'une libération rapide. Une promesse démentie par la condamnation à huit années de prison pour espionnage. Selon l'un de ses avocats, Roxana Saberi « devrait regagner les Etats-Unis dans les prochains jours ». Le verdict de la cour d'appel pourrait indiquer la volonté des autorités iraniennes de répondre positivement à l'offre de dialogue, lancée début janvier, par Barack Obama au gouvernement de la République islamique.
L'enjeu d'une libération |
Avec notre correspondant à Téhéran, Saviosh Ghazi La décision de la cour d'appel qui a permis la libération de Roxana Saberi intervient dans un contexte difficile de rapprochement entre l'Iran et les Etats-Unis. Cette décision est d'autant plus surprenante que le juge a affirmé dans son verdict que Roxana Saberi ne pouvait être condamnée pour espionnage car l'Iran et les Etats-Unis n'étaient pas en situation d'hostilité. En tout cas, cette libération lève un véritable obstacle dans la politique de rapprochement entre les deux pays. Téhéran et Washington ont fait plusieurs pas, notamment avec la participation de l'Iran à la Conférence sur l'Afghanistan. Téhéran a également accueilli favorablement la proposition du président Obama de normaliser les relations entre les deux pays en demandant toutefois à Washington de faire des gestes concrets. Il ne fait aucun doute que les autorités politiques iraniennes sont intervenues pour demander à la justice de libérer Roxana Saberi. ce qui montre que les responsables iraniens sont conscients de l'enjeu et sont favorables à un rapprochement avec Washington. |
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