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Mauritanie

Début d'une drôle de campagne électorale

par  RFI

Article publié le 21/05/2009 Dernière mise à jour le 21/05/2009 à 13:58 TU

C'est une campagne électorale à deux vitesses qui a démarré ce mercredi soir. Trois des candidats à la présidentielle du 6 juin ont lancé les festivités à minuit comme prévu, le quatrième, le candidat favori et ex-chef de la junte a décidé lui de retarder sa campagne de 24h pour « encourager la médiation en cours ». Une médiation qui n'a pas encore réussi son pari mais qui espère toujours obtenir un dialogue entre les protagonistes de la crise. Dialogue de plus en plus improbable.

Le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, à l'origine du putsch du 6 août, a décidé de reporter de 24h le coup d'envoi de sa campagne électorale, le 20 mai 2009.( Photo : Manon Rivière/ RFI)

Le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz, à l'origine du putsch du 6 août, a décidé de reporter de 24h le coup d'envoi de sa campagne électorale, le 20 mai 2009.
( Photo : Manon Rivière/ RFI)

Ce mercredi 20 mai, personne ne s'avouait vaincu. Pas question de parler d'échec de la médiation, ni de rompre le dialogue.

Que ce soit du côté des médiateurs ou des protagonistes de la crise, on se disait encore ouvert à toute solution.

Dans les faits pourtant, le compte à rebours des élections a commencé, puisque la campagne a été lancé ce mercredi soir. Qu'est-il encore possible de négocier dans ce contexte ? « Tout », répond sans hésiter le président du FNDD (Front national pour la défense de la démocratie) qui n'exclut pas qu'un accord soit trouvé, même en pleine campagne. « Il y a un tel désordre juridique actuellement » dit-il, qu'un processus électoral peut bien être interrompu. Pour la coalition des partis qui réclament un report de l'élection, l'ex-chef de la junte cherche actuellement à faire monter les enchères. Il doit lâcher prise insiste le FNDD.

De son côté, le candidat favori assure avoir déjà fait beaucoup de concessions et demande aux autres d'en faire de même. Le général Abdel Aziz a retardé de 24h le début de sa campagne, pour laisser toutes ses chances à la médiation. « Rien n'a encore été décidé » déclarait-il mercredi soir.

Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte et candidat à l'élection présidentielle du 6 juin prochain.

« Jusqu’à présent, les élections sont toujours prévues pour le 6 juin prochain... Je répète donc que cette date est toujours d’actualité. Dans le même temps, il est vrai que nous menons des négociations avec des médiateurs internationaux... Personnellement, j’ai pris une décision unilatérale : celle de retarder de 24 heures le début de ma propre campagne, et cela pour permettre éventuellement à ces négociations en cours d’avancer... »

21/05/2009 par Manon Rivière

 

Mohamed Ould Maouloud, président du FNDD, Front national pour la défense de la démocratie

« Les déclarations du général n'apportent rien de nouveau... c'est un ultimatum qu'il adresse au pays et à la classe politique... c'est inacceptable... Nous voulons un dialogue constructif, nous n'acceptons pas cette caporalisation... Nous ferons tout pour que cet agenda ne se réalise pas »

21/05/2009 par Sarah Tisseyre