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Corée du Nord

Pyongyang persiste dans la provocation

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 27/05/2009 Dernière mise à jour le 29/05/2009 à 19:49 TU

Le régime de Pyongyang a tiré ce mercredi matin un nouveau missile de courte portée, le sixième en trois jours. Un geste qui intervient au lendemain de la condamnation par le Conseil de sécurité de l'essai nucléaire nord-coréen. Pyongyang a également remis en marche son usine d'extraction de plutonium. Le Conseil de sécurité de l'Onu discute d'une nouvelle résolution à l'encontre du régime communiste.
Les militaires nord-coréens se sont réunis dans un gymnase de Pyongyang pour célèbrer les tirs de missiles et l'essai nucléaire de leur pays.(Photo : Reuters)

Les militaires nord-coréens se sont réunis dans un gymnase de Pyongyang pour célèbrer les tirs de missiles et l'essai nucléaire de leur pays.
(Photo : Reuters)


Au lendemain de la condamnation par le Conseil de sécurité de l’Onu de son nouvel essai nucléaire, Pyongyang s'est livré à plusieurs tests de missile de courte portée. Deux engins ont été tirés mardi, un autre ce mercredi matin. La veille, en marge de l'essai nucléaire, l'armée nord-coréenne avait déjà procédé à trois tirs de missiles.

La communauté internationale multiplie les appels à de nouvelles sanctions contre le régime nord-coréen. Après avoir condamné l'essai nucléaire, le Conseil de sécurité tente de s'entendre sur le texte d'une résolution devant comporter de nouvelles sanctions à l'égard du régime communiste de Pyongyang, mais les diplomates réunis à New York, au siège du Conseil de sécurité, affirment qu’ils ont besoin « d’un peu plus de temps » pour mettre au point les termes d’une résolution. « Nous travaillons, nous avons besoin d'un peu de temps », a déclaré l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert, au sortir d'une réunion entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), le Japon et la Corée du Sud.

Le 13 avril, une résolution de l’Onu avait déjà condamné et renforcé les sanctions contre Pyongyang après un tir de fusée balistique effectué le 5 avril par le régime nord-coréen. En réaction à cette condamnation, Pyongyang avait annoncé son retrait des négociations à Six (Russie, Corée du Nord et Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Chine), l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires.


La tension est encore montée d'un cran ce matin : la Corée du Nord menace de frapper sa voisine du sud.

En quelques jours, les efforts des 50 dernières années pour réconcilier les deux Corées ont volé en éclat. Ce matin, Pyongyang ne reconnaît plus l'armistice signé en 1953, un armistice qui a mis fin à la guerre et scellé la séparation entre les deux pays. La Corée du Nord affirme qu'elle ne garantit plus la sécurité des navires sur sa côte ouest. Et ajoute, dans un communiqué, que « tout acte hostile » donnera lieu à « une réponse militaire forte et immédiate ».

Ces menaces font suite à la décision de la Corée du Sud de rallier l'Initiative de sécurité contre la prolifération. Cette initiative a été lancée en 2003 par les Etats-Unis. Les pays membres conduisent ensemble des exercices militaires et peuvent arrêter et fouiller les navires qu'ils soupçonnent de transporter des armes de destruction massive.

La Corée du Nord avait prévenu que si sa voisine du sud adhérait à ce groupe, elle considérerait cela comme une déclaration de guerre. Ce mercredi, la presse sud-coréenne s'interroge : « jusqu'où ira la Corée du Nord ? ». Les éditorialistes constatent que c'est la fin de la « politique ensoleillée », politique du dialogue qui était en vigueur depuis 10 ans. Et ils se demandent si l'on n'en est pas revenu au temps de la Guerre froide.