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France

Endettées, les entreprises recherchent des financements

par Myriam Berber

Article publié le 27/05/2009 Dernière mise à jour le 27/05/2009 à 16:47 TU

La crise et les difficultés à accéder aux prêts bancaires poussent de plus en plus d’entreprises à se tourner vers les marchés pour pourvoir se refinancer. Deux possibilités s’offrent à elles : faire appel au marché obligataire ou augmenter leur capital. L’électricien français EDF vient d’opter pour la première solution et lance un grand emprunt obligataire auprès des particuliers.

ArcelorMittal, le numéro un mondial de l’acier, va également lancer une nouvelle émission obligataire de 2,5 milliards d’euros. (Photo : AFP)

ArcelorMittal, le numéro un mondial de l’acier, va également lancer une nouvelle émission obligataire de 2,5 milliards d’euros.
(Photo : AFP)

Le patron d’EDF, Pierre Gadonneix, a confirmé, mercredi 27 mai 2009, le lancement d’un grand emprunt public destiné aux particuliers. L’électricien français espère récolter plus d'un milliard d'euros, au total, auprès des ménages français, avec un taux d’intérêt « compétitif ». Selon le quotidien économique Les Echos, il se situerait entre 4% et 5% sur cinq ans, un taux bien supérieur à celui du Livret A, mais sans ses avantages fiscaux.

Cela fait près de vingt ans qu’EDF n'avait pas lancé une telle opération. Généralement, les émissions obligataires sont souscrites par les investisseurs financiers, les banques ou bien encore les assurances, les « zinzins » ou investisseurs institutionnels. Cette opération doit permettre à EDF d'alléger sa dette, qui a gonflé après les rachats de British Energy au Royaume-Uni et de Constellation aux Etats-Unis, et financer de futures acquisitions.

Des levées de fonds attendues

Le numéro un mondial de l’acier ArcelorMittal va également lancer une nouvelle émission obligataire de 2,5 milliards d’euros. Tout comme EDF, le sidérurgiste s’est endetté ces dernières années pour financer des acquisitions. Depuis le début de l’année, le marché obligataire s’est emballé. En début de semaine, la Société Générale a révisé à la hausse ses prévisions du marché des émissions d’obligations pour les entreprises en 2009. 

Pour les entreprises qui n’ont pas fait le choix de faire appel au marché obligataire, reste les levées de capitaux. Le groupe français d’agroalimentaire Danone a ainsi annoncé, lundi 25 mai 2009, une augmentation de capital de 3 milliards d’euros réservée en priorité aux actionnaires. Le groupe français a justifié cette opération par sa dette qu'il entend réduire et par d'éventuelles « acquisitions de taille petite ou moyenne » auxquelles il pourrait procéder.

Une double opération de marché

Danone n’est pas le seul à lever des fonds en Bourse. Le groupe de services aux collectivités Veolia et le cimentier Lafarge ont respectivement levé 2 milliards d’euros et 1,5 milliards d’euros. Selon des sources bancaires, le leader mondial des matériaux de construction Saint-Gobain chercherait actuellement à refinancer 2 milliards d'euros sur trois ans.

Mais certaines entreprises ont décidé de lancer une double opération de marché. C’est le cas notamment du Club Méditerranée, qui a augmenté à la fois son capital d’environ 51 millions d’euros et lancé une émission d’obligations du même montant. Pour expliquer sa stratégie, Henri Giscard d’Estaing, président-directeur général du Club Med, a expliqué qu’une soixantaine d’entreprises en Europe ont annoncé des augmentations de capital depuis le début de l’année.