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Corée du Nord / Etats-Unis

Washington met en garde Pyongyang

Article publié le 30/05/2009 Dernière mise à jour le 30/05/2009 à 16:53 TU

La situation continue à se détériorer en Corée. Après la série de tirs de missiles qui a suivi l’essai atomique de lundi 25 mai, des signes indiquent que la Corée du Nord aurait commencé les préparatifs en vue de procéder au tir d’un missile balistique intercontinental de longue portée. Ce serait une provocation de plus à l’heure ou le Conseil de sécurité des Nations Unies délibère sur les sanctions à prononcer à son encontre.

Les trois ministres de la Défense américain, japonais et coréen : Robert Gates (c), Yasukazu Hamada (g) et Lee Sang-he (d), lors d'une conférence régionale sur la Sécurité à Singapour, le 30 mai 2009.(Photo : Reuters)

Les trois ministres de la Défense américain, japonais et coréen : Robert Gates (c), Yasukazu Hamada (g) et Lee Sang-he (d), lors d'une conférence régionale sur la Sécurité à Singapour, le 30 mai 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Ollivier

Plusieurs rapports concordants qui proviennent du Pentagone aussi bien que de Séoul, indiquent que la Corée du Nord a commencé des préparatifs en vue du lancement d’un nouveau missile balistique intercontinental.

Séoul a détecté des mouvements suspects autour d’une usine de munitions du sud de Pyongyang. Des activités similaires à celles qui ont précédé le dernier tir d’une fusée par la Corée du Nord, début avril. D’autre part, le missile lui-même aurait été détecté. Il était installé sur un train et Séoul suppose qu’il est en route pour le pas de tir de Musudan-ri, sur la côté Est du pays.

Il faut quand même préciser que la préparation au tir d’un missile de ce genre prend entre deux et six semaines. Il se pourrait donc que Pyongyang décide de le mettre à feu autour de la mi-juin, pour marquer à sa façon la rencontre entre les présidents américain et sud-coréen prévue pour le 16 juin.

Vendredi 29 mai, Pyongyang s’en est aussi pris au Conseil de sécurité de l’ONU, prouvant une nouvelle fois son mépris pour les instances internationales. Cette attaque vise les cinq pays membres du Conseil de sécurité, dont font partie la Russie et la Chine. Moscou et surtout Pékin font pourtant partie des seuls pays au monde qui considèrent encore le régime en place à Pyongyang avec une certaine bienveillance.

Pékin appelle au calme

« Le message vient d’un haut responsable militaire chinois. A l’occasion d’une conférence régionale sur la sécurité qui se déroulait à Singapour, le général Ma Xiaotian, vice-chef d’état-major de l’armée populaire de libération, a appelé la communauté internationale à faire preuve de calme. »

30/05/2009 par Marc Lebeaupin


Washington hausse le ton

« Nous n'accepterons pas une Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire » : voilà ce qu'a martelé Robert Gates, à Singapour, lors d'une conférence régionale sur la Sécurité. Au cours d'une longue intervention, ponctuée de mots durs à l'égard des autorités nord- coréennes, le secrétaire d'Etat américain à la Défense a voulu rassurer ses alliés asiatiques affirmant que son pays ne resterait pas les bras croisés.

Car pour Robert Gates, si la Corée du Nord ne menace pas, « pour l'instant », directement les Etats-Unis, son attitude pourrait relancer la course aux armements en Asie et multiplier les risques de prolifération nucléaire.

Les Etats-Unis ne relâchent donc pas la pression sur les autorités de Pyongyang. Pas question de céder au chantage, c'est en substance le message qu'a voulu faire passer le secrétaire d'Etat à la Défense qui a réclamé des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord, mais aussi de l'Iran des sanctions « qui fassent vraiment mal ». Et ce alors même que Pyongyang a menacé ce vendredi de prendre des mesures de « légitime défense » en cas de sanctions de l'ONU après son essai nucléaire de lundi dernier.

RFI