par RFI
Article publié le 02/06/2009 Dernière mise à jour le 02/06/2009 à 21:29 TU
Conformément à la pratique, la première mouture du texte devra être validée après une large information auprès de la population. C'est ce qui avait été fait lors des précédentes Constitutions en 1992,1996 et 1999. Cependant, plusieurs constitutionnalistes nigériens font remarquer que, par le passé, c'est un large comité composé de représentants de la classe politique, des syndicats, des groupes de femmes qui, à chaque fois, a travaillé à la rédaction de la Constitution et non pas seulement un collège de cinq juristes. Dans les milieux autorisés, on soupçonne le chef de l'Etat d'avoir à sa disposition un texte constitutionnel déjà finalisé.
Le ministre nigérien de l'Intérieur Albadé Abouba s'est rendu ce mardi à Dosso, une ville située à 130 kilomètres au sud-est de Niamey, qui a été le théâtre, lundi matin, d'échauffourées entre partisans du président Tandja et manifestants opposés au référendum du chef de l'Etat. Selon le ministère, il y aurait eu une vingtaine de blessés légers du côté des forces de l'ordre. Une trentaine de personnes auraient été interpellées par la police dans le cadre de l'enquête sur les dégradations de biens au gouvernorat et dans la ville. Selon l'opposition, les responsables locaux du « Front de refus anti référendum » auraient été systématiquement interpellés. Les incidents de Dosso sont les premiers du genre signalés depuis la confirmation, vendredi dernier, par le président Tandja de la tenue d'un référendum.
Sur le plan international, peu de pays ont, pour l'instant, fait connaître leur position. Mais les Etats-Unis ont été parmi les premiers à réagir, le week-end dernier. Un communiqué du département d'Etat met en garde contre le « risque de revers » pour la démocratie au Niger après la décision du président Tandja d'organiser ce référendum sur une nouvelle Constitution. Selon un porte-parole du gouvernement américain, cela « risque de saper les avancées sociales politiques et économiques durement gagnées pendant la décennie écoulée », saluant au passage le travail du chef de l'Etat nigérien durant ses deux mandats. Mêmes craintes du côté d'Ottawa. Le Canada dit suivre « avec inquiétude » les récents développements politiques au Niger et invite les autorités de Niamey à respecter l'esprit et la lettre de sa Constitution. Le Premier ministre du Niger, Seïni Oumarou, a rejeté mardi les critiques américaines et canadiennes.
A lire également