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Niger

L’opposition au référendum se radicalise

par  RFI

Article publié le 01/06/2009 Dernière mise à jour le 01/06/2009 à 19:05 TU

Des échauffourées entre partisans et adversaires du président Mamadou Tandja se sont produites à Dosso, ce lundi matin.(Carte : GeoAtlas / RFI)

Des échauffourées entre partisans et adversaires du président Mamadou Tandja se sont produites à Dosso, ce lundi matin.
(Carte : GeoAtlas / RFI)

L’armée est intervenue, ce lundi, à Dosso, au sud-est de Niamey, où des centaines de jeunes se sont opposés, alors que devait être lue une déclaration en faveur du référendum que le président Mamadou Tandja veut organiser pour rester au pouvoir après la fin de son mandat prévue pour décembre prochain. Ces incidents interviennent après l’annonce de manifestations et grèves faite par des partis de l’opposition et des syndicats pour empêcher la tenue de ce scrutin. Le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), au pouvoir a, de son côté, maintenu sa ligne favorable au référendum, soulignant que cette consultation servira à départager les adversaires et les opposants au projet.

Les levées de bouclier contre le projet de référendum au Niger se multiplient. Des échauffourées entre partisans et adversaires du président Mamadou Tandja se sont produites, ce lundi matin, devant et à l'intérieur du gouvernorat à Dosso, une ville située à 130 kilomètres de Niamey. À l'initiative du gouverneur de la région, une déclaration en faveur du référendum devait être lue. Selon des témoins joints sur place, plusieurs centaines de jeunes se sont opposés en jetant des pierres, puis en incendiant des chaises et des tables du gouvernorat. L'armée est intervenue avec les gaz lacrymogènes. Selon nos informations, les manifestants ont dressé des barricades avec des pneus à d'autres endroits de la ville.

Ces incidents interviennent alors que tout comme les partis de l’opposition, les centrales syndicales nigériennes ont fait à leur tour bloc pour dénoncer ce projet de référendum sur la Constitution qu'entend faire organiser le président Mamadou Tandja. Les centrales menacent d'entamer une grève, si le chef de l'Etat n'y renonce pas. Les sept centrales syndicales du pays ont exprimé, dimanche, leur refus d'un changement de Constitution qui permettrait au président Tanja, 71 ans, de rester au pouvoir au-delà de la fin de son quinquennat, prévue le 22 décembre prochain. Les syndicats nigériens ont ainsi demandé solennellement au chef de l'Etat de suivre l'avis émis par la Cour constitutionnelle, le 25 mai dernier, et donc de renoncer à ce projet, comme a expliqué à RFI Issoufou Sidibé, secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Niger.

Issoufou Sidibé, secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Niger

« La principale des choses que les travailleurs demandent au chef de l'Etat, c'est de mettre fin à son projet de référendum pour se maintenir au pouvoir. Comme partout dans le monde, la principale arme des centrales syndicales est constituée d'arrêts de travail. »

01/06/2009 par Carine Frenk

Les critiques à ce projet de référendum que le président Tandja veut faire organiser ne viennent pas que de l'intérieur du pays. Les inquiétudes s'expriment aussi à l'étranger : aux Etats-Unis, vendredi, et au Canada, dimanche. Le président Tandja a reçu, tout de même, un soutien, celui du Libyen Kadhafi qui dirige actuellement l'Union africaine.

Le parti au pouvoir a pris note de ces critiques. Mais selon le Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le vote au référendum sera justement là pour départager opposants et soutiens à une prolongation du mandat du chef de l'Etat, comme l’a dit sur RFI Issoufou Tambura, chargé de la communication du parti présidentiel.

Issoufou Tambura, chargé de la communication du parti présidentiel

« Des organisations de la société civile, des syndicats, partis politiques sont contre (...) mais il y a aussi des partis politiques et des organisations qui soutiennent l'initiative. En démocratie, la meilleure démarche pour départager, c'est le vote. »

01/06/2009 par Carine Frenk