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Guinée Bissau

La présidentielle maintenue malgré les violences

par  RFI

Article publié le 11/06/2009 Dernière mise à jour le 12/06/2009 à 02:21 TU

En Guinée-Bissau, cinq jours après l’assassinat de Baciro Dabo, l’un des candidats à l’élection présidentielle, ses sympathisants éprouvent un certain malaise. Les autorités accusent en effet Baciro Dabo d’avoir été mêlé à une tentative de coup d’Etat. Notre envoyé spécial à Bissau, Laurent Correau s’est rendu hier à son état-major de campagne ; un lieu quasi-désert. Il y a rencontré des militants qui refusent de parler par craintes de représailles et des cadres qui disent être déjà courtisés par d’autres candidats en vue d'un ralliement.

Lamine Djatta, le directeur de campagne de Baciro Dabo, regarde une affiche du candidat défunt dans les locaux déserts de son état-major. (Photo : L. Correau / RFI)

Lamine Djatta, le directeur de campagne de Baciro Dabo, regarde une affiche du candidat défunt dans les locaux déserts de son état-major.
(Photo : L. Correau / RFI)


Ils sont six, proches parmi les proches de Baciro Dabo, assis, comme résignés, sur une estrade, au bout de cette grande salle, vide ouverte aux 4 vents. Des fanions bleus, blancs orange et rouges dansent au plafond. « On est entre deux, notre candidat a été assassiné. Ce qui s’est passé est quelque chose de terrible pour nous », raconte Lamine Diatta, le directeur de campagne.

L’entrée porte encore la pancarte qui indique le siège national du candidat Baciro Dabo. Mais il ne s’agit plus que d’un état-major fantôme. « Avant les événements, le siège ici est toujours plein de monde. Il y avait de la musique, c’était la fête. Et là comme vous voyez, toute le monde est caché, il n’y a personne », constate Lamine Diatta.
  
Il était resté avec Baciro Dabo jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. Ensemble, ils préparaient le lancement de la campagne électorale. Puis le directeur de campagne est rentré chez lui. Il a été réveillé dans la nuit. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, vers 4 heures du matin on m’appelle de chez lui pour me dire qu’il est mort. Des gens armés auraient tiré sur lui ». 

Lamine Diatta refuse de se prononcer sur les accusations lancées contre son candidat tant que l’enquête sera en cours. Pour l’heure, il faut gérer l’héritage politique de Baciro Dabo. Quelques jours à peine après sa mort, 4 offres de ralliement ont déjà été envoyées par d’autres candidats à la présidentielle. Les propositions sont actuellement en cours d’examen.

Les élections malgré tout 

Le président par intérim Raimundo Pereira avait annoncé mardi que la date des élections présidentielles était maintenue au 28 juin prochain, en dépit de l’assassinat de l’un des candidats, Bacirou Dabo ainsi que de l’ancien ministre Helder Proença vendredi dernier. Les événements de la semaine dernière ont provoqué au sein de la population une réaction mêlée de peur et de colère. De nombreux candidats à l’élection présidentielle vivent désormais dans un sentiment d’insécurité au point que l’un d’entre eux ait même décidé de se retirer de la course.