Guinée Bissau

Présidentielle: premiers meetings dans le deuil

par  RFI

Article publié le 12/06/2009 Dernière mise à jour le 12/06/2009 à 07:46 TU

La rumeur de l'assassinat du nouveau chef d'état-major des forces armées, le capitaine de frégate José Zamora Induta, a alourdi le climat du pays à deux semaines de l’élection présidentielle. Il y a trois mois son prédécesseur, le général Tagme Na Wai avait péri dans un attentat à la bombe quelques heures avant que le président de la République Nino Vieira ne soit assassiné à son tour. Vendredi dernier, deux autres personnalités avaient été assassinées: un ancien ministre de la Défense et un candidat à la présidentielle. Le scrutin présidentiel est programmé pour le 28 juin et la campagne électorale est évidemment très perturbée par ces violences.

Le candidat indépendant Enrique Rosa (en costume noir, à la table) a démarré sa campagne jeudi 10 juin, mais sa caravane a circulé en silence dans les rues de Bissau, par respect pour les homme politiques assassinés il y a une semaine.
(Photo : L. Correau/RFI)

A peine avait-il inauguré son état-major de campagne que le candidat indépendant Enrique Rosa s’est arrêté dans le quartier de Bandim I pour un premier meeting électoral. Sa caravane circule cependant sans musique pour bien faire comprendre que, si la campagne a commencé, ces jours restent des jours de deuil.

« C’est une campagne très tranquille, très silencieuse, on n’a pas de musique, en mémoire du candidat et du député décédés », dit le candidat.

Le silence pour respecter les morts. Le candidat du PAIGC, la Parti au pouvoir, Mallam Bacaï Sanha a de son côté décidé de retarder le début de sa campagne. Les explications d’Octavio Lopes, son mandataire national : « Face aux événements qui ont causé la mort de nos deux camarades et frères, la coordination politique de la campagne a renoncé à toute manifestation pendant cette semaine. Elles ne commenceront que samedi 13. »  

Dans cette ambiance pesante, la rumeur de la mort du chef d’état-major est venue en fin de journée agiter les esprits. Au point que Zamora Indutta doive s’exprimer sur l’antenne d’une radio locale pour bien rappeler qu’il était toujours là.