Article publié le 29/06/2009 Dernière mise à jour le 29/06/2009 à 02:27 TU
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Un véritable champ de bataille ! Par cette petite phrase prononcée sur un ton effrayé, un habitant de Beyrouth, témoin des derniers affrontements, raconte ce qui s’est passé dimanche soir : pendant une heure et demie, des partisans du Premier ministre désigné, le sunnite Saad Hariri, et du président du Parlement, le chiite Nabih Berri, se sont affrontés dans les rues de trois quartiers de Beyrouth ouest, à majorité musulmane.
Des armes automatiques légères et moyennes mais aussi des grenades et des roquettes autopropulsées, ont été utilisées par les miliciens. Des voitures ont été endommagées, des vitres ont été brisées et des devantures de magasins dévastées.
Ces incidents sont les plus graves depuis les violents affrontements de mai 2008 qui s’étaient soldés par la prise de Beyrouth par les partisans de l’opposition.
L’armée libanaise a dû intervenir en force pour reprendre le contrôle de la situation. Les hommes armés, le visage caché derrière les cagoules, ne se sont retirés des rues que lorsque les soldats ont menacé de leur tirer dessus sans sommation.
Une forte tension était palpable dès samedi, quelques heures seulement après la désignation de Saad Hariri pour former le prochain gouvernement. Des altercations et des bagarres ont opposé ses partisans, qui ont sillonné les rues de la capitale pour célébrer sa désignation, et ceux de Nabih Berri. Pourtant, le groupe du président du Parlement est la seule composante de l’opposition, à avoir choisi Saad Hariri comme futur Premier ministre.