par Myriam Berber
Article publié le 29/06/2009 Dernière mise à jour le 29/06/2009 à 22:14 TU
Des journalistes attendant le verdict du procès devant le bâtiment du tribunal de New York, à Manhattan, le 29 juin 2009.
(Photo : Reuters)
Au cours de ses auditions, il a reconnu n’avoir jamais investi un centime des quelque 13 milliards de dollars qui lui ont été confiés en gestion. Depuis près d’une trentaine d’années, l’homme d’affaires gérait un fonds, la BMIS (Bernard L.Madoff Investment Securities), qui proposait des investissements avec un rendement exceptionnel de 8 à 12% par an garanti.
Une fraude pyramidale
Derrière la BMIS, il y avait l’une des plus grandes escroqueries de l’histoire de la finance. Bernard Madoff opérait une fraude pyramidale appelée « schéma Ponzi », où les intérêts sont payés avec les fonds apportés par les nouveaux clients. Mais la crise de l’automne 2008 est passée par là, enrayant la mécanique. Le système s’est effondré lorsque certains investisseurs ont voulu retirer leurs fonds, alors même que les liquidités venaient à manquer.
Bernard Madoff (c), lors de son arrivée au Tribunal fédéral de New York, le 10 mars 2009.
(Photo : Reuters)
Le fonds Luxalpha de l'établissement suisse UBS mis en cause
Parmi les catégories de clients les plus touchées, des établissements financiers spécialisés dans la gestion de fortunes et des fonds spéculatifs (« hedges funds ») des deux côtés de l’Atlantique. A lui seul, le fonds américain Fairfield Greenwich a perdu plus de 7 milliards de dollars dans l’affaire. Par ricochet, de nombreuses banques ayant investi dans ces fonds sont touchées. En Europe, l’espagnole Santander via l’un de ses fonds d’investissement, Optimal, a ainsi perdu plus de 2 milliards d’euros. Les britanniques HSBC et Royal Bank of Scotland ainsi que les française Paribas et Natixis, ont, elles aussi, perdu chacune plusieurs centaines de millions d’euros. Toutes ces banques européennes avaient placé de l’argent dans les sociétés de Madoff par l'intermédiaire du fonds Luxalpha de l'établissement suisse UBS. En Asie, la banque japonaise Nomura et des compagnies d’assurance sud-coréennes ont également perdu des millions de dollars.
Parmi les autres victimes escroquées, on compte aussi des organisations caritatives, des vedettes du show-business mais aussi des investisseurs particuliers. On trouve notamment la Fondation Elie Wiesel, vouée à la mémoire de la Shoah, ainsi que le cinéaste Steven Spielberg ou bien l’acteur John Malkovitch. L’avocat de Bernard Madoff lui-même fait partie des victimes.
Bernard Madoff vient d’être condamné, mais l’enquête est loin d’être terminée. Le ministère américain de la Justice va désormais enquêter pour trouver les complices de Madoff. Son comptable David Friehling, a été mis en examen, et ses ex-bras droits Frank Di Pascali et Annette Bongiorno font l’objet d’une enquête.