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Honduras

La communauté internationale intensifie ses pressions

par  RFI

Article publié le 02/07/2009 Dernière mise à jour le 02/07/2009 à 14:46 TU

Il devait rentrer ce jeudi au Honduras. Le président déchu Manuel Zelaya a décidé de retarder son retour à dimanche, selon le New York Times, après l’ultimatum fixé par l’Organisation des Etats américains. Mercredi, l’OEA a en effet menacé d’exclure le Honduras si le président Zelaya n’était pas rétabli dans ses fonctions dans les soixante-douze heures. Et l’OEA n’est pas la seule organisation à condamner le coup d’Etat par les militaires honduriens. Toutefois, selon le New York Times, la communauté internationale négocierait en sous-main avec les auteurs du coup d'Etat.

Des partisans du chef de l'Etat par intérim Roberto Micheletti, dans les rues de Tegucigalpa, le 1er juillet 2009.(Photo : Reuters)

Des partisans du chef de l'Etat par intérim Roberto Micheletti, dans les rues de Tegucigalpa, le 1er juillet 2009.
(Photo : Reuters)

 
Avec notre correspondant dans la région
, Patrice Gouy

L’assemblée générale des Nations unies a condamné à l’unanimité le coup d’Etat. Elle exige la restauration du gouvernement de Manuel Zelaya.

Une résolution, présentée par dix pays latino-américains lesquels demandent à l’Organisation des Etats américains de résoudre la crise, a été soutenue par les Etats-Unis, le Canada et l’Union européenne.

La Banque mondiale a décidé de geler les crédits le temps nécessaire, ce qui équivaut à mettre en faillite l’économie du Honduras.

La plupart des pays latino-américains, ainsi que l’Espagne, ont rappelé leurs ambassadeurs pour consultation. Sur place, la population manifeste pacifiquement malgré la forte répression de la police et de l’armée.

Les médias de la capitale sont muselés, téléphone et internet sont régulièrement suspendus.

Le président Barack Obama, très attendu, sur cette affaire, appelle les acteurs politiques et sociaux à respecter les normes démocratiques, la légalité et à s’ouvrir au dialogue.

Cette affirmation prend une importance capitale, alors que Roberto Micheletti (le président hondurien par intérim) a déclaré que « si Manuel Zelaya revenait dimanche prochain, il serait arrêté »

Fermeté affichée, négociations en coulisses


Malgré l'isolement international, des contacts discrets ont été pris avec les nouvelles autorités du Honduras.

Le New York Times révèle que des émissaires de l'organisation des états américains (OEA) ont soumis une proposition de sorties de crise en trois points:

- Zelaya revient au pouvoir pour terminer son mandat jusqu'en janvier prochain
- Il renonce à son projet de modification de la constitution, qui est à l'origine de la crise
- Dernier volet : les participants au coup d'Etat bénéficieraient d'une amnistie.

Pour autant, le projet se heurte encore à de nombreuses résistances au sein de la nouvelle équipe. De plus, au Congrès, une majorité de parlementaires refuse de revoir Manuel Zelaya à la tête du pays.

C'est pourquoi Roberto Michelleti, le président par intérim, affirme toujours qu'il n'a pas l'intention de céder à la pression. D'ailleurs, il maintient le couvre-feu en vigueur jusqu'à dimanche à l'intérieur du Honduras, une mesure qui restreint les libertés individuelles.

La communauté internationale, elle, fait le pari de l'isolement économique et politique pour faire reculer les nouvelles autorités.