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Crash Airbus A-310/Comores

Le deuil et la colère

par  RFI

Article publié le 02/07/2009 Dernière mise à jour le 02/07/2009 à 21:18 TU

La communauté comorienne de Marseille va porter plainte contre la compagnie Yemenia dont l'Airbus s'est abîmé au large des Comores avec 153 personnes à bord. Les Comoriens ont à nouveau empêché le départ d'un vol. Du coup, la compagnie interrompt les liaisons sur Marseille. Une cérémonie interreligieuse a eu lieu jeudi en fin d'après-midi à la grande Mosquée de Paris, en hommage aux victimes de l'accident, en présence du président Nicolas Sarkozy.

Des Comoriens et des familles des victimes du crash de l'A-310 de la compagnie Yemenia faisant une chaîne humaine dans l'aéroport de Marseille afin d'empêcher un vol de la même compagnie de partir, le 2 juillet 2009.(Photo : AFP)

Des Comoriens et des familles des victimes du crash de l'A-310 de la compagnie Yemenia faisant une chaîne humaine dans l'aéroport de Marseille afin d'empêcher un vol de la même compagnie de partir, le 2 juillet 2009.
(Photo : AFP)

 
La compagnie Yemenia Airways a annoncé des compensations de 20 000 euros, au moins, pour les familles des victimes. A Marseille, où vit une importante communauté comorienne, quelque 200 membres de cette communauté de 50 000 personnes ont à nouveau bloqué, jeudi à la mi-journée, l’enregistrement d’un vol de Yemenia qui devait partir à 18H00, mais qui a été annulé. Deux agences de voyage du centre ville qui vendent des billets de la compagnie ont dû fermer leurs portes.

Certaines familles de disparus - qui demandent également des comptes au gouvernement comorien - ont décidé de porter plainte contre ce transporteur aérien pour « homicide involontaire », avec l’aide juridique du consulat comorien. Pour cela, un collectif va être créé, très prochainement, réunissant les familles des disparus de l’Airbus A-310, mais aussi des responsables de la communauté comorienne de Marseille.

Cette communauté est bien décidée à se faire entendre et à tout faire pour que des vols sûrs relient la France et les Comores et pour que les familles des victimes soient traitées comme celles de l’Airbus A-330 d’Air France abîmé au large du Brésil il y a un mois. Le consul des Comores à Marseille l’a exigé mercredi. Il s’est plaint que l’Etat français n’ait pas encore fait de propositions pour transporter les familles des victimes à Moroni.

Une cérémonie interreligieuse a eu lieu ce jeudi en fin de journée à la Grande Mosquée de Paris, un hommage auquel a participé le président français Nicolas Sarkozy.

Le président comorien a dû quitter le sommet de l’Union africaine qui se tient actuellement à Syrte, en Libye. Le secrétaire d'Etat à la coopération Alain Joyandet avait annoncé auparavant, en rentrant des Comores, que le signal sonore repéré par les avions français provenait bien d’une balise de détresse de l'Airbus A-310. La France, les Etats-Unis et Madagascar ont dépêché des navires, des hélicoptères mais aussi des plongeurs avec l'espoir aussi de récupérer les précieuses boîtes noires de l'appareil.

L'ambulance qui transporte l'adolescente française, Bahia Bakari, à sa sortie de l'aéroport, le 2 juillet 2009.(Photo : Reuters)

L'ambulance qui transporte l'adolescente française, Bahia Bakari, à sa sortie de l'aéroport, le 2 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

Emotion à l'aéroport du Bourget, près de Paris. Bahia y est arrivée  dans la matinée de jeudi. L'adolescente, unique rescapée de l'Airbus A-310 de Yemenia Airways est revenue a bord de l'avion du secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet qui s’est rendu sur place après la catastrophe. Le père de Bahia, Kassim Bakari, et plusieurs membres de sa famille étaient présents. Les retrouvailles ont été très émouvantes. « Je vois ma fille, je suis heureux », ont été les premiers mots du père de Bahia, cette adolescente franco-comorienne de 12 ans.

Au large des Comores, les recherches continuent pour tenter de retrouver d'autres survivants même si c'est de plus en plus improbable. « Les opérations semblent compliquées, le lieu du crash n’est pas déterminé avec certitude, aucun corps n’est retrouvé », a déclaré, jeudi, le président de l’Union des Comores, Ahmed Abdlallah Sambi, qui s’est rendu sur la plage de Galawa Beach, où se trouve le quartier général des opérations de secours.

Les Comoriens sont encore sous le choc après la catastrophe de mardi. Presque toutes les localités de l'archipel sont touchées par cet accident. Beaucoup étaient rentrés au pays pour les vacances, certains aussi pour « un  grand mariage ». C’est donc la fête qui tourne au drame.