par RFI
Article publié le 21/07/2009 Dernière mise à jour le 22/07/2009 à 03:24 TU
Pour le porte-parole du FNDD, dont le candidat Messaoud Ould Boulkheir (photo) arrive en 2e position avec 16,72% des voix, « le vote a été manipulé aussi bien en amont qu'en aval ».
(Photo : AFP)
Les contestataires ont dénoncé la fraude bien avant la fermeture des bureaux de vote et depuis ils tentent d’étayer leurs accusations par des preuves.
Ils disent que les indices sont nombreux et citent notamment le nom des bureaux dans lesquels les listes électorales ont été manipulées à grande échelle. La qualité même du bulletin de vote est remise en cause. « Quelque chose nous échappe et nous ne savons pas quoi », confie un responsable de l’opposition qui parle de fraude technologique de haut niveau.
Le FNDD, arrivé en 2e position, a déjà déposé au ministère de l'Intérieur une demande de recomptage des bulletins de vote. Par ailleurs, dans une conférence de presse donnée lundi, Boydiel Ould Houmeïd, président du FNDD, a dit être en train de rassembler les preuves pour démontrer que la fraude à eu lieu.
Président du FNDD et directeur de campagne à Nouadhibou du candidat Messaoud Ould Boulkheïr
« Nous sommes sûrs qu’il y a eu de la fraude, maintenant il reste à démontrer que cette fraude a eu lieu et nous le ferons ».
Les missions d'observations de six organisations internationales, dont l'Union africaine et l'OIF, se sont elles félicitées du « déroulement satisfaisant des opérations de vote ». Mais elles pointent du doigt des « insuffisances », comme la « présence parfois envahissante des forces de l'ordre et la présence de militants de certains candidats ».
« Les insuffisances que nous avons relevées ne sont pas de nature à influencer le résultat du vote ».
La Commission européenne, elle, relève notamment le bon fonctionnement des bureaux et la rigueur des opérations de dépouillement. Elle estime qu'il est « prématuré de se prononcer » sur les résultats contestés par l'opposition et appelle à ce que toute contestation éventuelle des résultats s'effectue dans le cadre institutionnel prévu et appelle toutes les parties au calme.
« Toute contestation éventuelle des résultats doit s’effectuer dans le cadre qui est prévu. Nous appelons donc toutes les parties au calme et à la retenue pour éviter toute démonstration violente ».
Pour l’instant, les candidats ont choisi la voie du recours officiel devant le Conseil constitutionnel. Mais ces réclamations seront-elles recevables ? Le général Ould Abdel Aziz laissera-t-il monter la grogne ? Ces questions sont pour l’instant sans réponse.
Les militants anti-putsch qui ont lutté depuis dix mois déjà assurent que leur front va continuer la bataille, mais la lassitude pourrait aussi peut-être l’emporter.
Instaurer un climat de confiance
De son côté, le candidat du parti islamiste Tawassoul, qui a fait durant 11 mois de la coalition FNDD, opposée au coup d'Etat, a félicité lundi le général Abdel Aziz pour sa victoire. Il a aussi appelé ses anciens compagnons de route à faire preuve de responsabilité et à aller de l'avant.
« On a estimé que les observations constatées ne sont pas de nature à remettre en question le résultat de l’élection présidentielle ».
Si la contestation est délicate, c'est aussi parce que le ministre de l’Intérieur qui a supervisé le scrutin et proclamé les résultats a été nommé le mois dernier par l’opposition.
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