par RFI
Article publié le 23/07/2009 Dernière mise à jour le 23/07/2009 à 21:57 TU
Le ton se durcit chaque jour un peu plus, à deux semaines à peine du référendum censé modifier la Constitution pour assurer la présidence à vie au président Mamadou Tandja. Les syndicats ont appelé à une grève générale pour jeudi et vendredi. Mais cette grève a été décrétée illégale, mercredi soir, par une décision du tribunal de Niamey. Ce sont sept centrales syndicales de la Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN) qui ont lancé ce mouvement pour contraindre le président Mamadou Tandja à abandonner son projet de référendum constitutionnel – prévu le 4 août prochain –, afin de se maintenir au pouvoir.
Le gouvernement nigérien affirme que la grève n’a pas été suivie et que son interdiction par le juge est justifiée car les motivations de ce mouvement « ne sont pas propres à des revendications de travailleurs, mais purement politiques ». Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar, a souligné que, selon une jurisprudence de 1996 concernant les mobiles politiques dans un mouvement de grève, cette grève est déclarée « nulle et de nul effet, parce qu'inconstitutionnelle ».
En tout cas, pour la Confédération démocratique des travailleurs du Niger, à l’origine du préavis de grève, cette décision d’interdire le mouvement « n'est pas étonnante ». Selon Issoufou Sidibé, secrétaire général de la CDTN, le gouvernement nigérien a choisi, pour la troisième fois, « des procès inquisitoires comme méthode de règlement de conflits sociaux », en déclarant cette grève illégale. Le même dirigeant syndical a reconnu toutefois que cette grève a été engagée « pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel normal ». Issoufou Sidibé s’est plaint d’avoir été victime d’un « procès expéditif ». Il a affirmé également que « beaucoup de secteurs d’activité sont restés sans travailleurs », tout en reconnaissant que « ceux qui ont suivi la communication du gouvernement se sont présentés à leur lieu de travail ».
La municipalité de Niamey a interdit une manifestation contre le référendum prévue dimanche, invoquant un climat social tendu.
A 71 ans, le président Mamadou Tandja a décidé de maintenir la consultation du 4 août pour rester en fonction après la fin de son mandat, le 22 décembre prochain. Il a affirmé, mercredi soir, qu’il ne céderait pas à la pression de la communauté internationale qui menace appliquer des sanctions.
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