par RFI
Article publié le 25/07/2009 Dernière mise à jour le 25/07/2009 à 23:14 TU
Wole Soyinka intervenant pendant une marche de protestation à Lagos en Décembre 2006.
© AFP /PIUS UTOMI EKPEI
Wole Soyinka se refuse à suivre les aînés du peuple yoruba dans leur interprétation ethniciste de l’attaque rebelle du 12 juillet dernier sur Lagos. « Je suis Yoruba, cependant à aucun moment je ne me suis senti visé en tant que Yoruba par cette attaque du Mend », dit Soyinka qui appelle les aînés yorubas à ne pas faire d’amalgame.
Le Prix Nobel affirme avec force qu’aucun dépôt des produits pétroliers au Nigeria n’a jamais porté l’étiquette d’ethnies yoruba, haoussa ou encore ibo. Wole Soyinka rappelle que les revendications du mouvement rebelle ne sont guère nouvelles. Elles sont les mêmes que celle de la vision constitutionnelle de 1960, qui prévoyait un fédéralisme authentique fondé sur le libre choix par les Etats fédérés de leur politique de développement.
De ce fait, pour Soyinka, la lutte que mène le Mend porte les revendications de tous les peuples du Nigeria qui aspirent à un vrai fédéralisme ; un fédéralisme défendu par d’autres organisations de la société civile et qui est la solution aux problèmes du delta du Niger, selon le Prix Nobel de littérature.
En même temps, Wole Soyinka ne dédouane pas le mouvement pour les exactions commises par les militants indisciplinés. Il rappelle au Mend que toute organisation, même rebelle, doit se donner les moyens d’identifier et d’écarter de ses rangs les éléments incontrôlés qui mènent l’organisation à la dérive.
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